Histoire TERMINALE OIB Relations entre puissances et oppositions idéologiques depuis les années Trente Deuxième trimestre de l'année scolaire 2021-2022 Retournez directement au premier trimestre Les cours ont lieu le Mercredi matin de 8 h 15 à 10 h 05. voir le cahier de textes du troisième trimestre |
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THÈME 2 Bipolarisation et multiplication des acteurs internationaux |
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Mercredi 5 janvier [8 h 15 - 10 h 05] INTERROGATION ÉCRITE IE2.1H questions de vocabulaire CHAPITRE III La France, de la Libération au tournant des années 70 : un nouveau rôle dans le monde Préparation du sujet "Francia : un nuevo lugar en el mundo. De 1945 a los anos 70." cours suivant INTRODUCTION : reformulation et problématique D'un rôle de puissance mondiale majeure (aux côtés de la Grande-Bretagne) à celui de puissance européenne (dimension plus régionale mais leadership dans l'intégration continentale) voire de "puissance moyenne mondiale" (grâce, notamment, à la force de frappe et aux politiques développées dans les années 60 : apogée industriel en 1975). La Libération : 1944 en général, sauf en Corse (1943) ou en Alsace (poche de Colmar récupérée en 1945 seulement). Le "tournant" évoqué correspond aux chocs pétroliers et à la fin du monopole gaulliste du pouvoir (depuis 58) mais marque la continuité de la Guerre Froide, contexte très favorable à la diplomatie française, puisque le pays se flatte, sinon d'incarner une "troisième voie", du moins de promouvoir le non alignement et de souhaiter un monde multipolaire... et parle au nom du Tiers Monde ou dialogue avec l'URSS, tout en se maintenant dans l'alliance occidentale. Vocabulaire : la puissance (au sens strict, il s'agit de la capacité d'agir et/ou de contraindre en usant de la force) et dans une acception plus large où l'on peut prendre en compte influence - la séduction permettant d'orienter les décisions des autres, voire le poids dans la production ou les effectifs - et rayonnement - le prestige ou les réussites de votre modèle qui fondent les autres à vous imiter). Il ne s'agit pas de démontrer que la France joue un nouveau rôle (le libellé l'affirme, en effet ; c'est donc un postulat) mais d'expliquer en quoi son influence et son action sont différentes après la seconde guerre mondiale. En 1939, la France de la IIIème République est un modèle pour les démocraties ; c'est la seconde puissance coloniale et le "brillant second" du Royaume-Uni, empire et puissance diplomatique dominante, l'Amérique dédaignant d'assumer des responsabilités globales et l'URSS étant marginalisée ; son armée passe pour être, par ailleurs, la meilleure au monde. A partir de 1945, le but des autorités est de maintenir la France parmi les puissances, conformément au Droit et aux apparences (qui la propulsent très officiellement parmi les "quatre grands" vainqueurs ayant triomphé de l'Axe) malgré les ruines matérielles et le désastre moral consécutifs à la Guerre. Le résultat est que la France, si elle parvient en effet à redevenir une puissance mondiale (quatrième importateur, par exemple) n'est plus, en 1975, qu'une puissance moyenne mondiale (la seule, avec la Grande Bretagne) : c'est-à-dire un état moyennement puissant (ne pouvant imposer seul aucune solution) mais encore présent dans toutes les aires géographiques et impliqué dans les grands processus de décisions et suceptible de peser sur les débats concernant tous les sujets Comment elle y est parvenue : après avoir rebâti sa prospérité (apogée industriel du pays en 1975, rôle décisif du Plan Marshall dans la reconstruction) la France s'être dotée d'un état-providence pratiquant le dirigisme et une politique de sécurité sociale largement inspirés du programme de la Résistance (c'est l'oeuvre de la IVème République), a renoncé sous de Gaulle et ses successeurs (Vème République) à jouer un rôle hégémonique en Afrique (tout en maintenant des bases et en y préservant ses intérêts, pétroliers ou autres) et a massivement décolonisé, s'est finalement recentrée sur l'Europe dont elle entend être "le moteur" grâce à une coopération poussée avec l'Allemagne, et a préservé son indépendance stratégique, malgré une alliance étroite avec les États-Unis (en se dotant notamment d'une force de frappe puis en fermant les bases de l'OTAN se trouvant sur son sol, y compris le QG du commandement intégré de l'organisation, expulsé du territoire national en 1966). cours suivant I - La France de "la Victoire" (rappel du contexte de l'après-guerre) (La République des illusions, partie I) extraits : 00:00 / 01:19 puis 07 : 58 / 12 : 58 TP6H : révisez le vocabulaire signalé rencontré dans cette leçon et précédemment, et visionnez les extraits recommandés du film ci-dessus Pas de cours le 11 (Baccalauréat Blanc de Philiosophie) |
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Mercredi 18 janvier [8 h 15 - 9 h 10] A - Une Libération dramatique cours suivant des destructions et des pertes humaines considérables Une guerre longue à finir... deux débarquements (le 6 juin 1944 en Normandie puis le 15 août en Provence) mais relativement peu de soldats Français parmi les libérateurs du territoire (quelques centaines d'hommes sous uniforme britannique en Normandie) malgré, sur la Côte d'Azur, un rôle décisif joué par l'armée d'Afrique (formée d'indigènes et de cadres souvent Algériens et d'origine européenne) et, grâce aux sabotages, une aide efficace mais dévastatrice apportée par la résistance intérieure (voir les chiffres rappelés dans les premières minutes du film) Une libération de Paris offerte symboliquement à la 2ème DB de Leclerc(division blindée de la France Libre, dont le recrutement est massivement ouvert aux Français de l'étranger, et dans laquelle on compte beaucoup de Républicains Espagnols) tandis que beaucoup de "maquis" (poches contrôlées par des résistants armés) ont été liquidées par l'action conjuguée des Allemands et de la Milice de Vichy (notamment : le Vercors) et que les SS et la Wehrmacht commettent de nombreuses exactions aux dépens des civils (massacres d'Ascq ou d'Oradour-sur-Glane, etc.) B - Un retour à la légalité difficile, malgré l'action du général de Gaulle et du GPRF Un Gouvernement Provisoire difficilement reconnu à l'étranger, mais qui s'impose aux Français. Créé en 1943 et reconnu très tardivement par les alliés comme incarnant pour de bon le pouvoir légal en France (par Roosevelt : seulement après la libération de Paris à l'été 44) le gouvernement provisoire de la République française, sous la direction du général de Gaulle, est issu du comité de Libération fondé à Alger, où cette sorte d'Éxécutif provisoire était flanqué d'une assemblée consultative, pour démontrer aux alliés sa représentativité (tous les partis soutenant la Résistance ont des "ministres") et son respect des usages démocratiques (il rend compte à une assemblée). Le GPRF impose son autorité aux groupes de résistants locaux (notamment, par l'envoi de commissaires de la République remplaçant les préfets) et aux différents Comités de Libération existant ici ou là, et il désarme les groupes de Résistants, dits milices patriotiques (sommées de rejoindre l'armée ou d'abandonner leurs fusils) Le GPRF bénéficie d'un grand unanimisme : il est soutenu par les partis politiques (dont le PCF) et réussit à mettre fin à l'épuration "sauvage" (réglements de compte, exécutions sommaires et femmes tondues et violentées) : il enrôle de jeunes Français de France pour libérer l'Alsace (région de Colmar, reconquise au Printemps 1945) et parvient à réduire les bases allemandes de l'Atlantique, puis à occuper le Sud du Reich, avant d'organiser des élections démocratiques en novembre 1945, pour former une assemblée législative constituante (le droit de vote n'a été accordé aux femmes que par une ordonnance tardive du genéral de Gaulle, signée en 1944) C - Un "résistancialisme" de façade masquant mal l'amertume d'une victoire due avant tout à l'action des alliés Un discours voire un sentiment selon lequel tous les Français ont unanimement résisté, et, "hormis quelques tarés" (dit de Gaulle) servi la France est porté par le gouvernement (par souci de prestige et d'unité) mais la réalité est moins brillante, qui justifie une réforme du recrutement des cadres, privilégiant le mérite et l'intégrité morale aux dépens des connaissances techniques et de la docilité (fondation de l'ENA) Une fiction sciemment propagée par les Gaullistes (dans l'intention d'oeuvrer pour la réconciliation en concédant que la plupart des collaborateurs ont cru protéger la Fance en coopérant avec les occupants, et en feignant de croire au gâtisme du Maréchal Pétain, dont "la vieillesse est un naufrage") est entretenue dans les discours publics ou l'enseignement . Cette propagande sert aussi les intérêts communistes, le PCF se présentant comme "le parti des 75 000 fusillés" et soutenant que seules les élites économiques et administratives corrompues ont failli, alors que les masses laborieuses et le peuple résistait. Ce résistancialisme de gauche cherche à faire oublier l'ambiguïté de l'attitude du PCF au moment du pacte Molotov-Ribbentrop L' illusion inégalement partagée que la France s'est libérée par elle-même (dans le Sud-Ouest, d'ailleurs : on surrévalue notablement le rôle des Résistants dans la Victoire ; alors qu'en Normandie, on a assisté au débarquement anglo-américain) mais une distorison durable de la vérité historique (l'idée que le général de Gaulle aurait fondé un gouvernement en exil à Londres dès Juin 1940 est présentée comme un fait et est longtemps enseignée, alors que c'est faux : le GPRF ayant été fondé à Alger, en 1943 seulement ; la plupart des Français n'ont en fait ni activement collaboré ni fortement résisté). L'interprétation selon laquelle Vichy est une usurpation (alors que le Parlement a voté les pleins pouvoirs à Pétain en juin 1940) et que la France Libre (7000 hommes dépendant du bon vouloir des Anglais, au départ) est la République, donc le pays, n'est remise en cause que sous le mandat de Jacques Chirac, quand ce dernier reconnaît en 1995 une "responsabilité de la France" dans la shoah. Décision par ailleurs controversée... |
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Mercredi 18 janvier [9 h 10 - 10 h 05] II - La IVème, République des illusions (1945-1958) un régime parlementaire déséquilibré et un mode de scrutin proportionnel : des choix portés par les Partis et bien différents des ambitions du général de Gaulle, qui aurait souhaité une constitution inspirée de celle des États-Unis (discours de Bayeux) et qui, bien que réélu à l'unanimité de l'Assemblée, en 1945, à la direction du gouvernement, a préféré démissionner l'année suivante cours suivant Il est très rare que le Président du Conseil (le chef du gouvernement) demande la dissolution de l'assemblée, alors que cette dernière n'hésite pas à renverser les ministères. Cette habitude, ainsi que la pratique de la double-invetiture, affaiblissent l'Éxécutif. Par ailleurs, le mode de scrutin, proportionnel, conduit dès 1947 à obligerles partis de Droite et de Gauche à gouverner "au centre", ensemble (puisque le PCF et les Gaullistes ne peuvent pas faire partie d'une majorité gouvernementale) A - La Gauche face à la reconstruction et au défi de la décolonisation : la parenthèse éphémère mais décisive du Tripartisme 1945-47 Le discrédit de la Droite traditionnelle (dont le régime de Pétain s'est abusivement approprié les valeurs : "Travail, Famille, Patrie" et dont les électeurs ont souvent craint de désobéir ouvertement au gouvernement légal et se sont donc moins investis dans la Résistance) est tel que les élections de l'immédiat après-guerre sont dominés par une gauche ultra-majoritaire (pour peu de temps, cependant). Du reste, les possédants sont alors assez disposés aux concessions, désireux de se faire pardonner leur attentisme voire leurs erreurs pendant l'Occupation, et ils ne refusent pas les efforts de solidarité exigés par les anciens Résistants. Le PCF est alors le premier parti dans une France très "à gauche" (il est soutenu par un quart des électeurs, ce qui va durer longtemps : jusqu'en 1981). Il devance légérement les Socialistes (le parti s'appelel alors la SFIO) et les démocrates-chrétiens (MRP, Mouvement Républicain Populaire, résolument laïque au contraire de ses équivalents européens). Détenant ensemble 80% des sièges au parlement, les trois mouvements décident de gouverner ensemble : c'est l'ère du Tripartisme. La recontruction du pays sous la direction de l'État et le prolongement de l'action du GPRF sont les deux axes de la politique des trois partis coalisés, qui gouvernent avec de Gaulle puis (quand il démissionne en 1946) sans lui et font de nombreuses réformes : nationalisations, politique familiale et sanitaire ambitieuse, régime de sécurité sociale et mise en place d'un "état-providence". Mais la question coloniale (émeute de Sétif et répression aveugle en Algérie en mai 45, troubles à Madagascar et au Cameroun, noyés dans le sang) divise déjà la coalition (qui hésite entre promouvoir l'assimilation des indigènes ou accepter leur émancipation) et échappe au contrôle effectif du pouvoir civil (la guerre d'Indochine commence à l'initiative des militaires, en tout cas sous le commandement de l'amiral d'Argenlieu). B - Le Gouvernement des Centres entre 1947 et 1958 : entre impuissance apparente et instabilité chronique ; une crise finale marquant la postérité mais un bilan nuancé La Guerre Froide provoque l'éviction du gouvernement des Communistes (en 1947 : le socialiste Ramadier, atlantiste, comme l'immense majorité des Socialistes, les écarte sans ménagement, l'unité syndicale se brise alors , la CGT se divisant (entre CGT-FO anticommuniste et CGT historiquement liée au PCF). La faillite du régime apparaît rapidement, malgré sa conformité apparente au mocèle parlementaire (voir le schéma, plus haut). La pratique en fait un "régime d'assemblée" et le mode de scrutin fragilise des majorités "contre-nature" au plan idéologique. Le jeu des partis empêchent l'incarnation de la République en des personnalités fortes capables de sa faire obéir (quelques exceptions toutefois, voir plus bas). "L'Union Française" ne peut fonctionner correctementface à la répugnance des décideurs devant toute perspective de gouvernement fédéral et aux inquiétudes de l'opinion à la perspective d'une assimilation massive des sujets de la France dans le corps civique. L'idée de réunir un parlement de l'Union à Paris et d'avoir un gouvernement de l'Union, au lieu d'organiser l'autonomie des différents territories, est pour tout dire saugrenue, mais s'explique par le centralisme traditionnel de l'administration et des milieux politiques. Seulement considérés comme des "états associés" de l'Union, les pays indochinois subissent pourtant une guerre, malgré la modération apparente d'Hô Chi Min, qui feint longtemps de souhaiter un compromis ; c'est ensuite en Afrique du Nord que se cristallise la crise. Quant à la Loi-cadre Defferre de 1956, elle est votée trop tard pour produire des effets et promeut une simple autonomie administrative des colonies, sans perspective immédiate d'indépendance. C - La France dans le monde de la fin de la guerre à 1958 : une puissance victorieuse participant à l'occupation de l'Allemagne et réintégrée dans le concert des grandes nations, mais en difficulté outre-mer un nouveau rôle dans le monde, période 1945 - 1958 LA VICTOIRE DE 1945.. et ses limites (La France fait "comme si" elle faisait pleinement parti des vainqueurs et était restaurée dans toute sa puissance, mais elle accepte de faire "alliance" avec l'Amérique et "bloc" avec ses voisins européens) 44/45 Reconquête et conquête Le général de Gaulle fait alors office de chef de gouvernement et de chef d'état et sauve les apparences: il restaure les libertés publiques et la République (un référendum décide qu'il faudra une nouvelle constitution) applique le programme du CNR (vote féminin, sécurité sociale) et entame la reconstruction, avec le soutien de tous les partis de Gauche et des forces chrétiennes et modérées issues de la Résistance. Profitant de la mort de Roosevelt (Truman est nettement moins défavorable à sa cause) et du soutien britannique aux intérêts français, il parvient à faire reconnaitre la participation de l'armée française à la victoire contre l'Axe, obtient une zone d'occupation en Allemagne, se fait accepter comme le "quatrième Grand" au conseil de sécurité de l'ONU, envoie un corps expéditionnaire au Vietnam. En apparence, la France, bien que défaite en 1940, ravagée sur son sol et humiliée par la collaboration, a vaincu et est toujours une puissance mondiale de premier plan. Les Français sont plus attachés que jamais à leur empire (un "atout" suivant la propagande de Pétain, un enjeu stratégique pour les Gaullistes qui, à partir du seul Tchad, immédiatement rallié à la France Libre par Félix Éboué, sont parvenus peu à peu à en prendre le contrôle durant le conflit, et le berceau de beaucoup des soldats libérateurs de "la mère patrie", notamment lors du débarquement de Provence).. cela au moment même où les colonisés espèrent obtenir plus de libertés en récompense de leur loyalisme. 45/48 Insertion dans le nouvel ordre mondial et européen Les premiers gouvernements de la IVème République (formés de Socialistes et MRP et, jusqu'en 47, de représentants du PCF) font preuve de pragmatisme en acceptant le bénéfice du Plan Marshall (1948) et en proposant la première communauté européenne, dès 1945 (la CECA : voir chapitre sur la construction européenne). Mais ils sont incapables d''assumer le projet de faire citoyens tous les sujets de leur empire, prévoyant en effet, selon le mot du radical Herriot que « la France deviendrait ainsi la colonie de ses anciennes colonies» et ne mesurent pas la soif d'émancipation existant dans les colonies. Les gouvernements, en laissant la bride sur le cou à l'armée, font naître le conflit indochinois (1946-1954). La Gauche se divise en 1947, le PCF étant rejeté dans l'opposition par la gauche atlantiste, effrayée par la menace soviétique et hostile à la dictature stalinienne. Lui succède une improbable "Troisième Force" (la formule est de Léon Blum) associant Socialistes, MRP et petits partis du centre-droit : une coalition fragile (la question scolaire provoque notamment la chute de nombreux gouvernements) mais qui profite de la dissolution du parti gaulliste (le RPF, grand vainqueur des municipales de 1947) par son fondateur en 1955 (c'est "la traversée du désert" pour Charles de Gaulle, lequel se retire à Colombey pour y écrire ses mémoires). Recevant de nombreux crédits au titre du Plan, Marshall, la France accepte la protection américaine et fait figure d'allié principal, sur le continent, de "l'Oncle Sam" ce qui lui assure une position privilégiée. 49/54 Atlantisme confirmé et perte de l'Indochine et 54/58 Déboires en Afrique mais prospérité en Europe Seuls deux chefs de gouvernement jouissent alors d'une popularité certaine et sont respectés sur la scène internationale. Tous deux sont, par réalisme, des partisans de l'intégration européenne, et doivent gérer le rebond économique consécutif à la reconstruction (achevée officiellement dès 1952 et organisée par des plans quinquennaux dont la réussite explique qu'ils soient maintenus au delà de 1952). Il s'agit d'Antoine PINAY, un "modéré" (mars 52 - février 53) c'est-à-dire le représentant d'une droite tempérée, heureuse de revenir aux affaires après en avoir été longtemps empêché par sa compromission apparente sous le régime de Vichy (Pinay lui-même a résisté). Pinay lance avec succès un grand emprunt, refuse d'accorder l'autonomie à la Tunisie et, de manière générale, entend conserver "l'empire". Il propose la création d'une armée européenne (la CED : communauté Européenne de Défense, alternative au réarmement allemand, que les États-Unis souhaitent le plus rapide possible dans le cadre de l'OTAN fondée en 1949 et dont le QG est installé en région parisienne). Cette initiative semble renforcer le leadership européen de la France. En réalité, c'est tout le contraire : les partenaires de la France acceptent sa proposition, mais aucune majorité n'existe au Parlement français pour que le projet, décrié par les Communistes et les Gaullistes, controversé dans d'autres partis, ne soit voté. Pinay est rapidement renversé, au profit de personnalités partageant sa sensibilité, au règne encore plus éphémère : ni lui ni ses successeurs ne sont en mesure de juguler l'inflation ni de réduire la pauvreté. Pierre MENDÈS-FRANCE, alias PMF, est un homme de gauche (membre du Parti Radical, en bons termes avec les Socialistes) et assume le pouvoir au lendemain de la défaite militaire de Dien Bien Phu (mai 54) pendant sept mois (juin 54 - janvier 55). Son style étonne et la presse américaine le surnomme rapidement "Monsieur Superman" (en Français dans le texte) car : il refuse la double-investiture, ne se l'appliquant pas à lui-même puis la faisant interdire par une révision constitutionnelle, et parvient à régler la paix en Indochine en trente jours (sa promesse pour se faire élire présient du conseil) obtenant, par les accord de Genève, la division du Vietnam en deux états, le Nord seul étant laissé aux communistes, pourtant victorieux. PMF promet aussi l'indépendance aux protectorats du Maghreb : le Maroc et la Tunisie (discours de Carthage) et met fin à l'agitation grandissante dans ces deux pays. Enfin, il pose la question de la CED (sans prendre parti lui-même) et fait avaliser en 1955 les accords de Paris prévoyant l'entrée de la RFA dans l'OTAN et la fin de son occupation, moyennant le renoncement spontané des Allemands aux armes NBC. Il incarne une France influente en Europe et s'adresse directement à l'opinion par des causeries au coin du feu radiodiffusées : jalousé, victime d'un antisémitisme latent et d'une campagne de dénigrement de la part des ultras qui le soupçonnent (à tort) de vouloir négocier l'indépendance de l'Algérie au lendemain de la "Toussaint Rouge " (novembre 54) il s'est également mis à dos le lobby viticole (ditribution de lait dans les écoles et campagnes anti-alcooliques insupportables aux producteurs) ; lui aussi est renversé par les députés (parfois proches de lui mais furieux du rejet de la CED) malgré une forte cote de popularité. Guy MOLLET dirige le gouvernement de février 56 à juin 57 et s'embourbe en Algérie. Membre de la SFIO (le PS de l'époque) il profite de la victoire électorale du "Front Républicain" (coalition des socialistes et de petits partis dont le Parti Radical de PMF, que les Français croyaient rappeler au pouvoir en votant à gauche) Au plan social, son gouvernement fait des réformes de progrès : une troisième semaine de congés payés, la vignette automobile pour financer l'aide aux personnes âgées sans ressources, des mesures d'aide au logement. Il confirme l'indépendance octroyée à la Tunisie et au Maroc et fait voter la loi-cadre Defferre, qui accorde l'autonomie à l'Afrique subsaharienne et marque une première mesure en vue de rendre possible l'indépendance des états de la région. Mais, confronté à la colère des Algérois lors d'une visite officielle (journée des tomates) il envoie le contingent combattre en Algérie. Quoique la fiction d'opérations de maintien de l'ordre soit officiellement maintenue jusqu'au bout, il s'agit dès lors d'une véritable guerre. Autre échec retentissant : l'affaire de Suez, entre octobre et novembre 1956. Guy Mollet associe la France à la Grande-Bretagne et à Israël (réconciliés par son intermédiaire) contre l'Égypte à la faveur d'une expédition militaire consécutive à la nationalisation de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez par Nasser. Les parachutistes franco-britanniques qui prennent position au long du canal après l'invasion du Sinaï sont censés s'interposer : il s'agit en réalité de laisser aux Israëliens le contrôle de leur conquête (pour se protéger des incursions de groupes armés palestiniens venus d'Égypte) et d'humiler Nasser en redonnant au capitalisme anglais la mainmise sur le canal pôur punir le leader égyptien d'apporter de l'aide aux indépendantistes Afgériens. L'opposition de l'URSS, puis des États-Unis oblige Paris et Londres à évacuer leurs troupes et montre à tous le déclin des anciennes puissances coloniales face aux deux superpuissances et au Tiers Monde, dont Nasser est l'un des représentants les plus emblématiques. De ce désastre - qui permet aux opinions publiques de comprendre que "la polititique de la canonnière" ne fonctionne plus et que l'influence des pays européens s'est affaiblie considérablement sort un recentrage apparent : le gouvernement Mollet accepte de signer le Traité de Rome en 1957 (entrée dans la CEE). Mais, en coulisse, on prend aussi des mesures pour accélérer le programme militaire de la France en vue d'acquérir la bombe nucléaire (on partage par ailleurs les "secrets" atomiques avec l'allié israélien, déçu et désormais porté à solliciter l'aide des États-Unis au lieu de s'en remettre au soutien français). TP7H : vérifiez la trace écrite de la leçon et complétez si besoin votre prise de notes, avant de répondre aux questions suivantes (ci-après). Formulaire à remplir au plus tard : le 25 avant 9 heures / cliquez sur le bouton sous le clip encapsulé plus bas pour accéder aux consignes.Ne seront acceptés que les devoirs restitués à 9 h 10, dernier délai ! |
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cours suivant Une des (rares) chansons françaises faisant explicitement référence à la Guerre d'Algérie : TRAVAIL PERSONNEL TP7 CORRECTION EN LIGNE répondez aux questions de cours (les réponses sont dans la trace écrite publiée sur etxe alaia) - à faire avant le 22 à 8 H 45. |
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Mercredi 25 janvier [8 h 15 - 9 h 10] cours suivant III - La France des 30 Glorieuses : 1958-1974 Définition des Trente Glorieuses (d'après Fourastié) : la reconstruction ne s'achève qu'en 1952 (la PIB retrouve alors son niveau de 1939), mais, globalement, on peut évoquer trente ans d'expansion (forte croissance et progrès social) et un véritable apogée industriel entre les années 60 et 1975. A cette date, la France est redevenue la cinquième économie mondiale et n'a jamais compté autant d'ouvriers et de machines. Hérité de l'immédiat après-guerre, son modèle social est maintenu et renforcé (faible taux de chômage, mais recours à une main d'oeuvre immigrée nombreuse jusqu'au choc pétrolier de 73/74 : au delà de cette date, on inaugure une nouvelle politique de "regroupement familial" mais d'arrêt officiel de l'immigration). Politiquement, jamais la France n'a autant profité de sa posture originale : alliée des États-Unis sans être alignée sur l'Amérique, capable de coopérer avec l'URSS - dans le domaine spatial par exemple - comme de parler au nom des pays décolonisés, elle profite de la Guerre Froide pour naviguer entre les blocs... A - La fondation de la Vème République par le général de Gaulle : un régime fondé par un homme providentiel, une constitution"taillée sur mesure" et un redressement rapide (levée de l'hypothèque algérienne et liquidation de l'empire colonial) Ni parlementaire ni présidentiel, le nouveau régime (dit, le plus souvent, semi-parlementaire) est né d'un compromis. Guy Mollet a en effet négocié avec Charles de Gaulle, appelé au pouvoir en 1958 dans un contexte de crise aiguë (l'armée menace alors de prendre le pouvoir par la force et refuse toute négociation avec les Algériens sécessionistes, alors qu'elle suspecte la classe politique d'être disposée à "brader" l'Algérie) : le leader socialiste accepte de voter la confiance au général - qui souhaite être invest des pleins pouvoirs constituants - mais exige en contre-partie qu'il insitue un régime conservant une forme parlementaire (en clair : un gouvernement responsable devant le Parlement). La transaction permet à de Gaulle d'âtre légalement désignée come nouveau chef du gouvernement. Mais elle provoque l'implosion de la SFIO (la moitié de ses députés refusent la confiance au nouveau dirigeant, le parti sombre). La constitution de la Cinquième République (due à un collège présidé par Michel Debré) fait naître un régime hybride et déséquilibré. Non seulement c'est le Président, chef de l'état, qui détient une grande partie des pouvoirs exécutifs, alors que seul le Premeir Ministre et le gouvernement peuvent être les victimes d'une éventuelle motion de censure, mais encore l'initiative des lois n'appartient pas au parlement (car, sur l'ensemble des textes votés : 99 lois sur 100 sont, à l'origine, des projets déposés par le gouvernement, quand une seule résulte d'une proposition émanant d'un ou plusieurs élus). L'évolution vers un régime présidentiel "à l'américaine" semble souhaiter par de Gaulle, qui impose en 1962 (par un référendum dont la légalité est douteuse) l'élection au suffrage universel du chef de l'État, mais son incapacité à se faire élire au premier tour en 1965 le conduit à renoncer à d'autres modifications. Celles-ci interviendront beaucoup plus récemment (réduction du mandat de sept à cinq ans, etc.) mais des incongruités seront conservées : notamment, la possibilité d'obliger l'Assemblée Nationale à accepter un texte sans discussion ni vote (procédure relevant de l'article 49 alinéa 3 qui stipule que la loi est présumée adoptée si le Parlement ne peut présenter une motion de censure et la voter) voire le droit (inouï) de légiférer par ordonnances (un débat et un vote sur celles-ci intervient, mais des mois après l'application !). La constituion a en effet été prévue pour le temps de guerre (article 16 autorisant le Président à se saisir des pleins pouvoirs). Charles de Gaulle perçoit la Guerre d'Algérie comme pénalisante pour le rayonnement de la France et, d'une manière générale, estime que la décolonisation renforcera l'influence française dans le monde (la France a été la cible principale de la conférence de Bandoung, en 1955, où on lui a reproché son racisme et son colonialisme). Pourtant soutenu, au départ, par les partisans de l'Algérie française, auxquels il s'adresse en termes vagues après son arrivée au pouvoir ("Je vous ai compris !") il met en oeuvre, très rapidement le "collège unique" (citoyenneté pour tous, musulmans ou non) et tente des réformes en Algérie (Plan de Constantine) avant d'accepter publiquement la mise en place d'un processus d'autodétermination, souhaitée à 75% par un référendum organisé en janvier 1961. S'il a encouragé dès 1958 l'armée à intensifier les opérations après le refus, par le FLN, de "la paix des braves" et si le corps expéditionnaire est parvenu à écraser le FLN et ses troupes ("Bataille d'Alger", repli forcé de l'ALN au Maroc et en Tunisie) de Gaulle constate que la majorité des Algériens (et sans doute des Français) préfèrent un divorce, qu'il fait entériner en 1962 après le putsch (raté) des généraux en 1961 et l'échec des attentats par lesquels l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète, contre l'abandon de l'Algérie) tente de l'assassiner (notamment au Petit-Clamart, où sa DS est criblée de balles). Il propose aussi aux colonies subshariennes de prendre leur indépendance dans le cadre de la communauté (institution censée préserver la collaboration avec la France, mais rapidement abandonnée) réussissant une transition sans heurts préservant la mainmise économique de la France (politique inspirée du "Give and Keep" britannique) mais refusant l'octroi du statut de département d'outre-mer préféré par certains (au Gabon, par exemple) à la souveraineté immédiate et sanctionnant les pays qui préfèrent rompre tout lien avec Paris (la Guinée de Sékou Touré). L'influence française à l'ONU sort renforcée par l'admission de dizaines de gouvernements "francophones". un nouveau rôle dans le monde, période 1958 -1975 B - Une modernisation rapide de l'économie et de la société et un rebond démographique inattendu (le Baby Boom) donnant à la France les moyens de son volontarisme diplomatique Prospère, jeune, la société française bouillonne (mai 68 désarçonne le pouvoir gaullien) mais donne au pouvoir politique les outils et leviers nécessaires pour faire une politique d'indépendance ambitieuse et se démarquer (verbalement en tout cas) du suzerain états-unien, tout en restant fidèle à l'alliance atlantique. un nouveau rôle dans le monde, période 1958 -1975 LE MAINTIEN DANS LA COUR DES GRANDS Reconstruction économique et apogée industriel voir l'introduction ; trente ans après sa Libération, la France fait partie des puissances les plus riches et est à l'origine de la formation d'un embryon de directoire mondial pour tenter de coordonner l'action des pays développés afin de juguler les problèmes planétaires : c'est la création du G5 (sommet de rambouillet de 1975). Auparavant, elle a réussi une dévaluation contrôlée sous de Gaulle (plan Rueff : création du nouveau franc) et refusé de participer au "pool" de l'or - anticipant l'abandon du "dollar as good as gold" ce qui se produit en effet en 1971, puis - sous Pompidou et même Giscard - elle a continué de mener une politique économique plutôt dirigiste mais innovante (coopérations internationales dans l'aéronautique et le spatial : la Caravelle puis le Concorde, début d'Airbus en 1967, d'Ariane en 1972, succès du programme nucléaire civil, lancement du projet TGV dès 1966). C'est aussi, depuis le mandat de Pompidou, un des principaux exportateurs d'armements dans le monde. Modernisation et rayonnement culturel et politique création d'un ministère de la Culture, confié à l'intellectuel André Malraux, écrivain, ancien des Brigades internationales, caution morale du gaullisme guvernemental ; c'est avec le soutien de ce ministère que s'esquisse le rapprochement franco-allemand (Traité de l'Élysée de 1963 scellant une réconciliation sidérante pour de nombreux observateurs) ou la coopération avec les états asiatiques (le Japon puis la RPC, reconnue dès 1964 par la France comme seule représentante légitime des intérêts chinois, alors que Washington attendra encore dix ans avant de désavouer Taiwan) ; la création de Maisons Pour Tous esquisse un effort important d'éducation populaire ; les médias d'état disposent d'un monopole et sont étroitement contrôlés par le Ministère de la Communication (critique des oppositions reprenant à cette occasion le slogan publicitaire de la firme Pathé-Marconi, "La Voix de son maître" et moqueries récurrentes du Canard Enchaïné, qui compare "mongénéral" à Louis XIV et dénonce le parti-pris de la télé - les "étranges lucarnes") mais le gouvernement crée des postes "périphériques" (En Sarre, au Luxembourg, à Monaco et en, Andorre) qui émettent depuis l'étranger, sont des radios privées (malgré la présence de l'État parmi leurs actionnaires) ouvertes à la publicié mais permettent l'expression d'une "culture jeune" notamment après la fermeture des radios américaines) Initiatives et interventions militaires (dans le "pré carré" africain) Largement à l'origine de l'Europe (CECA en 1945) et bénéficiant de l'installation de la plupart de ses institutions dans des villes francophones, la France voit son économie et son commerce stimulés par le marché commun mise en place en 1957 (CEE, Traité de Rome) mais elle contraint pourtant, dans les années Soixante, ses partenaires à adopter une gouvernance moins "supranationale" (fédérale) : c'est notamment l'effet du "compromis de Luxembourg" de 1966 accepté par ses voisins après la paralysie de la CEE du fait de la politique de la chaise vide pratiquée par de Gaulle, ou la création du conseil européen sous l'impulsion de Giscard en 1974. Fidèle partenaire militaire des États-Unis (notamment pendant la crise de Cuba) la France s'est cependant dotée de la bombe atomique (première explosion : "Gerboise bleue" en février 1960) mais surtout d'une force de frappe indépendante (Mirage IV en service à partir de 1964, SNLE "Le redoutable" mis à l'eau en 1971) pour disposer de ses propres outils de dissuasion. Dès 1966, la France annonce la fermeture des bases américaines présentes sur son sol et se retire du commandement de l'OTAN, dont elle avait vainement exigé qu'il soit partagé entre elle, le Royaume-Uni et les États-Unis : l'évacuation a lieu en 1967 et est symbolique du refus français de l'hégémonie anglo-saxonne (c'est l'année du fameux cri : "Vive le Québec Libre !" lancé à Montréal) ; le quartier général de l'organisation (SHAPE) quitte Saint-Germain en-Laye (où les premières sections OIB avaient été inventées) et part pour la Belgique, mais la France confirme qu'elle reste signataire de l'alliance atlantique en 1969, malgré l'entame parallèle d'une coopération spatiale durable avec l'URSS. Dans le cadre de la Guerre Froide, la France reste en première ligne en Afrique, où les États-Unis n'interviennent pas directement à l'époque alors que des bases permanentes sont maintenues dans son ancien "empire" : elle y défend aussi ses intérêts propres de grande puissance industrielle et commerciale (néo-colonialisme de fait : on parle de "Françafrique"). |
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Mercredi 1er février [8 h 15 - 9 h 10] C - Une puissance moyenne mondiale un nouveau rôle dans le monde, bilan dans les années 70 et au delà cours suivant UNE "POLITIQUE DE GRANDEUR" CONTINUE ? de Gaulle en majesté: ses déclarations publiques des conférences de presse-fleuve, de nombreux discours et "bains de foule" en France et dans le monde, l'orateur n'hésitant pas à prononcer quelques mots dans la langue locale (fût-elle réputée "régionale") et à critiquer le bellicisme des États-Unis (quand il s'exprime au Cambodge, notamment) voire à s'adresser en Espagnol à un public sud-américain conquis par ses diatribes ontre Washington, un leader profitant de sa stature d'unique dirigeant ayant gouverné pendant la seconde guerre mondiale et encore en exercice 58/62 Résurrections le retour au pouvoir du général de Gaulle sous la menace d'un coup d'état militaire (opération "résurrection") mais grâce à un compromis avec la majorité parlementaire de gauche ; la liquidation de "l'hypothèque algérienne" et une politique de décolonisation fondée sur le postulat que la France est plus forte sans son empire et que les Français de métropole sont opposés à l'assimilation des "indigènes" : l'indépendance de l'Algérie malgré la défaite de l'ALN, repoussée au Maroc et en Tunisie (accords d'Évian) rejetée par les "ultras" de l'OAS (échec du putsch militaire de 1961) 62/66 Indépendance la bombe atomique française (premier essai en 1961) permet de se doter d'une force de frappe (avions Mirage puis sous-marins, etc.) qui permet de sanctuariser le territoire et de parler haut aux grandes puissances ; la Fance sort du dispositif intégré de l'OTAN et annonce en 1966 qu'elle expulse les bases américaines sur son sol ; Paris impose la même année un droit de véto à ses partenaires de la communauté européenne ; Mitterrand est battu en 1965 au second tour de la première élection présidentielle au suffrage universel par de Gaulle, qu'on voyait vainqueur dès le premier tour, et dont la majorité parlementaire manque de peu la défaite aux législatives de 1967, sans pour autant que "la général" renonce au style vertical de son gouvernement 67/69 "Exercice solitaire du pouvoir" des décisions expéditives tranchant avec le style et les orientations de la IVème ("abandon" rapide des colonies quand la loi-cadre Defferre de 1956 ne prévoyait qu'une timide autonomie locale, violence symbolique de la politique de "chaise vide" pratiquée à Bruxelles ou du "blocus" de Monaco) ; des prises de position mal comprises (sur le peuple juif, qu'il décrit comme "dominateur et sûr de lui" et dénonce comme agresseur quand Israël triomphe de ses voisins durant la Guerre des Six Jours ou sur la crise intérieure canadienne, dans laquelle il s'ingère en souhaitant la liberté du "Québec français") ; le recours à des referendums contournant le parlement et les partis et que l'opposition voit comme des plébiscites d'inspiration bonapartiste (celui de 1962, dénponcé comme une forfaiture par le Président du sénat, a débouché sur une réforme de la constitution faisant du chef de l'état l'élu de la nation ; une impuissance relative face à la révolte estudiantine de 68 ; l'échec du referendum de 1969 prétendant "régionaliser" et réformer le Sénat : la démissson de Charles de Gaulle 1970/1975 "Changement dans la continuité" Pompidou, ancien premier ministre, succède au général de Gaulle (à la fin de son mandat, écourté par la maladie, le secrétaire général de l'Élysée Balladur joue un rôle éminent) mais c'est VGE, ancien allié "centriste" des gaullistes (ministre des finances, qui a quitté le gouvernement en 1966 et critiqué la politique étrangère du général) qui est élu en 1974 et doit affronter le "choc pétrolier" quelques citations célèbres d'un homme d'état paradoxal, prêchant l'indépendance et se déclarant ouvertement hostile à l'hégémonie américaine, mais pourtant allié fidèles des États-Unis, évoquant souvent son âge et son "vieux pays", et taxé de conservatisme, mais soucieux de moderniser la France sur tous les plans (légalisation de la contraception, en 1967, même si utilisation d'est généralisée qu'à aprtir de 1974) restaurateur des libertés en 1944 mais suspectés de vouloir entamer "une carrière de dictateur" en 1958 (quand il se refuse à condamner les pressions de l'armée qui ont favorisé son ascension au pouvoir) CONCLUSION une ambition européenne forte et "une chasse gardée" conservée en Afrique, car la France imite la politique assumée par la Grande-Bretagne (le "Give and Keep" décrit par Bevin) et conserve la mainmise sur les ressources de son ancien empire, dont elle gère la monnaie comune, et où elle entretient des bases permanentes et des réseaux d'influence plus ou moins décriés ("Françafrique" est un terme globalement péjoratif mais communément utilisé pur les décrire) tout en se mêlant des crises régionales (Congo, guerre du Biafra, Tchad). une force de frappe "redoutable" : rapidement dotée de composantes aérienne, navale puis terrestre (y compris des missiles Pluton, tactiques, mis en oeuvre en 1974) et s'appuyant sur des campagnes d'essai spectaculaires (dans le Pacifique : explosions dans l'atmosphère puis souterraines) une alliance maintenue avec le camp occidental mais un "cavalier seul" diplomatique original durant la Guerre Froide (plaidoyer pour une Europe étendue "de l'Atlantique à l'Oural" : reconnaissance de la RPC dès 64, condamnation de la connivence supposée des superpuissances et non adhésion aux traités de non prolifération) Le bilan en 1975 : un rang de puissance mondiale retrouvé (mais une puissance de second plan, dite "moyenne", qui dispose certes, comme l'autre puissance mondiale moyenne : le Royaume-Uni, d'une influence universelle mais seulement de faibles moyens d'action, comparativement à ceux de l'URSS et plus encore des États-Unis). |
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Mercredi 1er février [9 h 10 - 10 h 05] cours suivant INTERROGATION ÉCRITE IE2.2 SUJET : quelques questions de cours ou une explication de texte (il faut choisir un seul sujet) 1. La France de l'après-guerre et son nouveau rôle dans le monde entre 1945 et 1958 2. La Vème Républque et son rôle dans le monde entre 1958 et 1974 : un apogée gaullien ? 3. "Le général de Gaulle insiste sur le rôle des peuples latins dans le monde" (article paru dans "Le Monde" en 1964) |
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VACANCES D'HIVER
DU 3 AU 20 FÉVRIER |
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Mercredi 23 février [9 h 10 - 10 h 05] CHAPITRE V Guerre Froide et décolonisation LE MONDE BIPOLAIRE de 1947 à 1974 cours suivant INTRODUCTION Caractéristiques de la période un long conflit Est/Ouest opposant deux idéologies contraires et pas seulement deux états, promus au rang de "superpuissances" toutes deux favorables à l'émancipation des peuples colonisés par les nations européennes mais naturellement portées à s'affronter quoique se réclamant unanimement de la Démocratie des batailles et des morts, mais jamais d'affrontements directs entre les principaux belligérants, et une compétition concernant bien d'autres aspects que le seul domaine militaire (le sport, la science, la médecine, etc.) des tensions progressivements rejetées loin du foyer de tension européen, des pays jeunes sommés de choisir un alignement, mais l'émergence de nouveaux pôles dès les années Soixante |
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Mercredi 23 février [10 h 20
- 11 h15]
cours suivant TP9
Rendre les réponses aux consignes 1 à 7 immédiatement ; la carte mentale sur la doctrine Jdanov est restituée au plus tard le Samedi 25 à midi Accéder au corrigé en cliquant sur le bouton |
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Mercredi 1er mars [9 h 10 - 10 h 05] CORRECTION TP9 cours suivant point sur les moyennes trimestrielles bilan du projet eVE+ et consignes pour le voyage à Riga fin mars puis insertion dans e+L.o.L. et vérification des élèves candidats au voyage à Cluj-Npoca fin avril |
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SEMAINE 9 Mercredi 1er mars [10 h 20 - 11 h 15] cours suivant I. Les métamorphoses des relations internationales dans l'après-guerre I.1 Les débuts de la "Guerre Froide" (1947-1953) A La rupture progressive de la Grande Alliance A1 Le mythe du partage du monde : Yalta A2 Un enjeu crûcial : le contrôle de l'Allemagne et de l'Europe centrale A3 La "croisade" lancée par le Président Truman contre le communisme (rupture de 47) B La formation des blocs B1 Une "pactomanie" dangereuse : de multiples alliances nouées par les États-Unis B2 L'organisation de deux camps antagonistes B 3 De premiers affrontements permettant l'apprentissage des limites à ne pas franchir |
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Mercredi 8 mars [9 h 10 - 10 h 05] SEMAINE 10 arrêt des notes du second trimestre I.2 La décolonisation cours suivant A Une vague déferlante (d'abord en Asie puis au Moyen-Orient et en Afrique) A1 Un processus globalement rapide A2 Des causes multiples A3 Des ruptures parfois sanglantes B La tactique (britannique) du "Give and Keep" et ses limites B1 Une suite logique au système d'administration autonome des colonies du Royaume-Uni B2 Un désengagement rapide et souvent sans dommages B3 Mais des échecs et la maintien de liens parfois pesants C Des décolonisations différées voire ratées (notamment : le cas de la France) C1 Les guerres d'Algérie et d'Indochine C2 L'échec de l'Union Française puis de la communauté mais la conservation durable et paradoxale de "confettis d'empire" C3 Le désengagement tardif des autres puissances impériales (Pays-Bas, Belgique ou Portugal, etc.) |
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I.3 Un arbitrage impossible : les débuts difficiles de l'ONU A Une organisation internationale née du désir de Roosevelt B Un fonctionnement démocratique.. en apparence C Un instrument de coopération viable mais une impuissance politique due aux désaccords entre membres permanents du Conseil de Sécurité |
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II. Les ambiguités de la "Détente" et l'émergence du "Tiers Monde"
II.1 Une Guerre Froide poursuivie, malgré un dégel relatif mais spectaculaire (1953 - 1975) A Les causes du réchauffement des relations Est/Ouest A1 L'équilibre de la Terreur A2 La "deuxième mort de Staline" A3 Les aspirations Tiers Mondistes et la contestation des superpuissances (par la Chine, l'Europe, etc.) B Les débuts de la Détente
B1 La coexistence pacifique et ses timides effets B2 Suez (1956) ou la connivence des Grands face aux autres puissances B3 Le mur de la honte : un compromis à Berlin (1961) C L'apogée de la Détente C1 Des traités de non prolifération puis de désarmement C2 De nouvelles règles du jeu précisées par "la doctine Nixon-Kissinger" C3 Des guerres indirectes définitivement rejetées "en périphérie" (l'une des conséquences des accords d'Helsinki) |
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Mercredi 15 mars [10 h 20 - 11 h 15] SEMAINE 11 II.2 La fin des monolithismes cours suivant A L'émergence du non alignement A1 Bandoung, 1955 et Brioni, 1956 A2 Belgrade, 1961 A3 Succès et échecs Pas de cours le 22 mars (congé post-bac pour les élèves) ni le 29 mars (mobilité sortante ERASMUS+ eVe+ / C3) |
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Mercredi 5 avril [9 h 10 - 10 h 05] cours suivant B - Les difficultés du monde communiste B1 Rutpure sino-soviétique B2 Schisme "titiste" B3 Prague et la doctrine Brejnev (1968) C - Le déclin du modèle américain rappels concernant le plan d'une dissertation lancement : un extrait du film "Apocalypse now" C1 Enlisement au Vietnam C2 Contestations intérieures C3 Choc pétrolier et désastre monétaire |
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Mercredi 5 avril [10 h 20 - 11 h 15] cours suivant TP 10 Rédigez une introduction et une conclusion de dissertation à partir d'un développement pré-rédigé Le thème sera librement choisi parmi ceux des sujets corrigés indiqués plus haut relevant du chapitre en cours ; l'élmève tentera si possible de traiter deux questions |
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Pas de cours en semaines 13 et 17 : mobilités sortantes ERASMUS (projets eVe+ à RIGA puis E+L.o.L. à Cluj-Napoca |
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VACANCES DE PRINTEMPS DU 7 AU 24 AVRIL cours suivant |