Cahier de textes de l'année scolaire 2021-2022 / VANDERPLANCKE P-L / Lycée Maurice Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz / Spécialité HGGSP 1
T3



spécialité H.G.G.S.P.
 
 
Premières





CAHIER DE TEXTES  DU TROISIÈME TRIMESTRE - thèmes 4 et 5


    RETOUR AU   SECOND TRIMESTRE






IV


Un exemple de carte mentale : l'ouvrage de référence du philosophe
 Marshall Mac Luhan (d'après Encyclopaedia Universalis)



Début du thème 4

Thème 4
S'informer : un regard critique sur les sources et les mode de communication

Chapitre IX
 



INFORMATIONS SUR LE PROJET Be.Bo.P
et la semaine de valorisation de l'ouverture transnationale du lycée Ravel
qui aura lieu pour la cinquième année consécutive en 2024 et sera dédiée
à l'
engagement citoyen, engagement européen.

* JOLI MOIS DE MAI EN NOUVELLE-AQUITAINE
ET ÉVÈNEMENT LOCAL
ERASMUS MOB 2024
Deux ateliers en ligne concerneront le groupe : les 27 et 29 mai

pour en savoir davantage, cliquez sur la bannière :


LIEN OUVERT TRÈS PROCHAINEMENT

* MÉDIATISATION DES PRODUCTIONS FAITES DANS LE CADRE DU DEVOIR TPE+



DANS LE SITE LegendE+ POUR LES DIAPORAMAS ET VIDEOS EN ANGLAIS



DANS NBE+ POUR LES PRODUCTIONS EN LANGUE FRANÇAISE




 
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Lundi 29 avril [10 h 20 - 11 h 15] - Cours

Introduction : explication de la carte mentale reproduite plus haut  et présentation du caractère prédictif prêté aux théories de Mac Luhan (il existe des doutes quant à la prétendue interactivité des médias contemporaines mais le dévelopement de flux d'information "en continu" et le repli identitaire semble universels



CHAPITRE IX
De la Galaxie Gutenberg à la Galaxie Marconi
La presse, des origines à la révolution numérique : des médias écrits triomphants  au XIXème siècles mais bousculés par l'essor des technologies audio-visuelles puis digitales


(Axe 1 du quatrième thème : "S'informer")

SEMAINE 12



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Reformulation :
La "Galaxie Gutemberg" est le titre d'un livre fameux, dans lequel Marshall Mac Luhan, universitaire Canadien, entreprend en 1963 de décrire (et pour partie d'anticiper) le passage d'une culture de l'information écrite dominante à celle de l'audiovisuel (Galaxie Marconi) censée rendre à l'oralité une place centrale. Estimant que l'évolution du média entraîne automatiquement un ajustement du comportement de l'audience, il décrit le monde de la médiatisation croissante et "en temps réel" issu de l'électricité comme un "village global" exposé uniformément aux mêmes flux mais débouchant sur le repli identitaire voire tribal des individus.



Jugée prophétique par une partie du grand public, cette théorie de la communication est critiquée pour son manque de rigueur par certains savants, mais rencontre un nouveau regain d'intérêt avec l'émergence du web dans les années 90. Elle induit une sorte de chronologie qui peut paraître très commode : révolution de l'imprimé (Gutemberg), puis révolution de la radio et de la télévision (Marconi), et enfin de l'internet (village planétaire). Mais il est notable que les médias émergents ne fassent pas disparaître les médias plus anciens - en tout cas pas avant longtemps -  contrairement à une première lecture superficielle des faits ("video killed the radio star" reste... le titre d'une chanson).  Ils les concurrencent, les démodent et les influencent cependant.

Le fameux tube des "Buggles" (1979)
et son clip, le premier à être diffusé sur la nouvelle chaîne édiée à la musique MTV

 
1.  Le caractère ambigu d'une éventuelle Histoire des médias


A - Du journalisme à la communication : l'information (entre faits, opinions et divertissement)

A1 - La presse ou les médias : une définition ambivalente

Les médias sont d'abord créés pour diffuser des nouvelles et/ou des opinions, mais ils existent en tant que telle depuis relativement peu de temps
(au milieu du XIXème siècle) ; les médias cherchent à divertir pour conserver ou élargir leur audience en s'adressant à tous (donc à communiquer plutôt qu' à informer) dès lors qu'ils deviennent des "médias de masse"  selon un processus renforçant l'influence des états et des diverses sortes de leaderships, mais associant à la fabrication des médias de plus en plus de non journalistes (spécialistes du marketing et de l'image, auteurs de fiction, etc.).

Conclusion provisoire : fabrication et commentaire de la carte mentale insérée ci-dessous





Lundi 29 avril [10 h 20 - 11 h 15] - TD

Travaux Dirigés  n°15

  
RÉALISER UNE  CARTE MENTALE

"un média, les médias"

Une acception parfois péjorative, parfois neutre



TP 22
POUR LE 6 MAI

Mettez au propre la carte mentale expliquant la définition ambivalente du mot média pour la restituer au pofesseur et répondez aux questions suivante
1. Laquelle des acceptions permet-elle de donner du consommateur de médias une définition péjorative (en quoi cette vision pessimiste est-elle illustrée par des exemples pertinents ? vous en donnerez au moins deux).
2. Explique en quoi une des acceptions (vous direz laquelle) conduit à construire un cours chronologique, et laquelle débouche sur une réflexion analytique ?

PRENEZ CONNAISSANCE DE l'AGENDA DE LA SEMAINE EUROPÉENNE
Le groupe est concerné par les ateliers E2 et E7 et par la flash mob du 30 mai (E8) sauf les lycéen.nes qui
voudront s'abstenir de danser le vendredi à 10 h 20, auquel cas ils seront astreints à participer aux cours en suivant leur emploi du temps habituel

semaine de valorisation de l'ouverture transnationale du lycée Ravel





Lundi 6 mai [10 h 20 - 11 h 15]  - Cours

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A2 - La presse et les communicants : une relation trouble

vocabulaire : spin doctor, storytelling, complot médiatique

Apparue dans les années Trente, la profession de conseiller en communication et le marketing politique sont liés à l'essor des mass médias et, comme ces derniers, prennent de l'importance avec l'émergence de régimes totalitaires fondant leur action sur une propagande intense (Goebbels est décrit comme un pionnier en la matière).  Néanmoins c'est dans l'Amérique des année 80 que leurs pratiques et leurs noms deviennent très connues du grand public.
Leur existence pose plusieurs problèmes : risque de biais faussant la réalité (Histoire "mythique" pour "vendre" au public une information ou une personnalité) influence inappropriée (non démocratique) des communicants sur les décideurs, auxquels ils imposent leur discours voire leur politique et risque de "doxocratie", démagogie sondagière où les gouvernants agissent en fonction des attentes exprimée spar les médias et l'opinion piblique sans prendre garde à la conservation de l'intérêt général...

 

B - De grandes révolutions techniques contribuant à une massification croissante
(Leçons n°1 et n°2 pp 280-281)

B1 L'imprimerie. Gutemberg la "redécouvre" au milieu du XVème siècle (car on la pratiquait déjà depuis deux siècles en Chine) mais l'introduit pour la première fois en Europe et, surtout, fabrique les caractères mobiles, métalliques, qui permettront de réagencer le texte composé à volonté (typographie). Le premier livre à bénéficier de l'invention est la Bible (dont la lecture est tout justement recommandée à tous les fidèles par les églises protestantes naissantes, au grand dam des autorités catholiques, qui réprouve l'esprit critique et veulent réserver au clergé la médiation entre les écritures et Dieu, d'une part, et les croyants d'autre part). L'imprimerie et la généralisation du papier réduisent considérablement les coûts (les livres devaient jusque là être recopiés à la main, sur des matériaux très onéreux) et permettent une diversification des productions, de la littérature chrétienne à la littérature profane. Dès le XVème siècle, on écrit par ailleurs dans la plupart des langues européennes, même si le Latin demeure la langue des savants et des clercs : c'est une première pour certaines d'entre elles. La diffusion du livre imprimé contribue en conséquence à alimenter les conflictualités entre états réformés et états soumis à l'église romaine, de même qu'à forger des identités nationales. Tout en répandant l'usage du Français parmi les élites. A partir du XVIIème siècle apparaissent des périodiques imprimés rendant compte des nouvelles et les commentant, que l'on peut lire "au café" : il s'agit au départ de propagande gouvernementale (Richelieu soutient "La Gazette" de  Renaudot, premier hebdomadaire français fondé à Paris en 1631, et la couronne tente de lui réserver le monopole de la presse). Des pamphlets permettent cependant, sous le manteau, l'expression de l'opposition, voire la riposte des autorités, sous des formes souvent anonymes et excessivement polémiques. Les feuilles d'opinion et d'information prolifèrent sous la Révolution Française, toute liberté leur ayant été octroyée, mais le XIXème siècle rétablit la censure, qui n'est complètement levée, en France, qu'à partir de 1881.

TP: lire les leçons du manuel pp 266-267 et pp 280-281et l'étude pp 186-187





SEMAINE 19


Lundi 6 mai [11 h 15 - 12 h 10]
 
- Cours

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JALON 27
L'affaire Dreyfus


B2 Le long règne de la presse écrit au cours du premier XXème siècle , à peine entamé par le tournant de la TSF et des actualités cinématographiques, très influents durant le second conflit mondial

La presse écrite devient un média véritable (destiné à une  audience la plus large possible et fabriqué par des journalistes mais aussi par des dessinateurs, des auteurs de feuilletons, etc.) après 1850 - même si, en France, "La Presse" quotidien fondé en 1836 par Emile Girardin, en est le précurseur, publiant notamment un roman provocateur de Balzac ("La vieille fille" qui débouche sur un scandale et assure la publicité du titre) et employant des talents comme Victor Hugo, Alexandre Dumas ou Théophile Gautier. Elle connaît un "âge d'or", marqué par l'apparition de nombreux journaux très bon marché, illustrés et ostensiblement "apolitiques" avant la première guerre mondiale et reste très influente par la suite. Ces journaux dits populaires - comme aussi les journaux d'opinion, nombreux mais moins largement diffusés -  sont vendus en kiosque ou dans la rue, par des "crieurs" en annonçant les gros titres et atteignent des tirages considérables (1,4 millions d'exemplaires quotidiens pour "le Petit Parisien" en 1912, et plus de 800 000 pour "Le Petit journal" ou "Le Journal").


La "Une" du Petit Journal en 1912 : une affaire sensationnelle
qui montre la bienveillance de l'opinion à l'égard des crimes passionnels mais aussi
les conséquences improbables d'une affaire privée sur le cours des événements





Entre 1880 et 1950, l'opinion publique est en effet, pour l'essentiel, forgée par la presse écrite, principal média de masse, encore qu'elle puisse s'exprimer en réaction aux dits médias (affaire Dreyfus). La radio, balbutiante jusqu'aux années Trente - où elle devient un média de masse, et démocratisée pendant la seconde guerre monsiale - où les autorités des divers nations européennes favorisent son essor ("guerre des ondes" dans la France occupée entre Radio Paris et la BBC) est longtemps perçue comme un instrument de propagande (efficace mais partial). Elle concurrence la presse écrite dans la transmission de l'information (annonce immédiate du succès de la conférence de Münich en 1938) beaucoup plus encore que dans son commentaire. Une presse spécialisée se développe par ailleurs (photo-reportages, satire politique).



Les actualités cinématographiques mêlent consciemment divertissement et information et sont diffusées en première partie des films de cinéma alors que la télévision, dont les premières émissions régulières apparaissent tirmidement, dans les années Trente, reste très longtemps confidentielle, malgré les premiers journaux télévisés quotidiens, créés après guerre (en juin 1949 en France) qui rencontrent le succès de même que les transmissions "en direct". Le couronnement d'Elizabeth II (en 1953) marque un tournat car il est essentiellement suivi par... des téléspectateurs (au détriment du cinéma ou de la radio). 

Un exemple : les actualités de 1956 au cinéma ;  un projecteur d'abord braqué sur des informations assez "lénifiantes", les résultats sportifs, le lancement d'un nouveau journal ou le mariage de Grace Kelly... mais le film comprend par ailleurs un reportage sur la course aux armements et une allusion au conflit algérien (alors que l'envoi du contingent a été décidé trois mois plus tôt)


B3  L'essor de la presse audio-visuelle : l'ère du transistor et du tube cathodique, ou second XXème siècle La "mondovision" est inventée (lancement du satellite Tesltar en 1962) et 600 millions de personnes assistent aux premiers pas de l'Homme sur la Lune en 1969) après que le transistor ait permis une révolution technologique (fondée sur l'électronique) rendant la radio "portable".
Le premier "poste de radio" remplace en  1954 l'antique meuble de la TSF ("télégraphie - puis téléphonie - sans fil" inventée par Marconi en 1895). L'impact de cette miniaturisation est immédiat sur les évènements politiques, par exemple pendant la guerre d'Algérie ; puis apparaissent les circuits intégrés, à partir de 1958, le premier microprocesseur en 1969, enfin les puces électroniques... Cette évolution en accompagne d'autres. Dès les années 60, le dynamisme des magazines supplante en effet celui des journaux quotidiens et la radio puis la télévision (vers 1980) deviennent le premier outil d'information. Les monopoles publics de télévision  sont démantelées progressivement à partir de 1970 et des chaînes privées globales sont lancées : CNN en 1980, MTV en 1981 (le premier succès des Buggles - voir plus haut - est le premier clip diffusé par ce média, qui ne diffuse pas énormément de chanteurs noirs dans un premier temps, puis est accusée de les cantonner aux heures de faible écoute, confortant l'impression que les télévisions donnent de ménager les préjugés de leur audience). Le Net concurrence radio et télévision dès son émergence dans les années 90, puis les supplante à l'aube du XXIème siècle - époque où la diffusion des programmes repose sur des infrastructures numériques (TNT, câbles, ADSL etc.) et où l'usage du téléphone mobile dit "intelligent" (smartphone) s'impose de préférence à celui du PC et des tablettes.

C - L'ère des nouveaux médias (depuis les années 50) : un PAF progressivement dérégulé, une recherche de l'information de plus en plus diversifiée


Le PAF (paysage audio-visuel fançais) se diversifie lentement mais est dominé par la télé depuis 40 ans, mouvement qui sa fait surtout au détriment de la presse papier : la radio résiste, les médias numériques connaissent une croissance exponentielle.



1. Des postes de radio périphériques sont créés dès l'après-guerre, ou sont maintenus, dans des pays étrangers (RMC à Monaco, Europe 1 en Sarre, RTL au Luxembourg et Sud Radio en Andorre) qui diffusent en grandes ondes des programmes de divertissement et d'information populaires. Ces postes privés sont pourtants contrôlés (tous sauf RTL, au micro de laquelle l'abbé Pierre lance son célèbre appel à la solidarité en février 1954) par une société capitaliste dominée par l'état actionnaire (la SOFIRAD). Les radios françaises, qui sont devenues dans les années 60 le principal média de divertissement et d'information, supplantant la presse écrite et innovant dans de nombreux domaines (utilisation du téléphone en mais 68 !) ne sont donc pas indépendantes du pouvoir politique.



Les débuts (à vrai dire difficiles) de France Bleu Nord, première déclinaison locale de France Inter,
sous le nom de "Fréquence Nord", à une époque où l'audience écoute encore très peu la bande FM, dans une
région jusque là dominée par la radio RTL et le journal "La Voix du Nord"



2. Des radios dites "pirates" naissent dans les années 70 ("Radio Campus" à l'Université de Lille, et "Radio Lorraine Coeur d'Acier" sont les plus célèbres) et Radio France tentent d'empêcher leur multiplication en créant des filiales régionales (Fréquence Nord, fondée en 1980 et dont le succès est à l'origine du réseau "France Bleu" actuel). Après l'élection, de François Mitterrand en 1981 (le PS avait provoqué l'État en diffusant une émission pirate en juin 1979 : "Radio Riposte") les radios clandestines deviennent des radios libres... Mais l'essor de celles-ci est rapidement étouffé par une concentration oligopolistique faite au profit de quelques grands groupes multimédias qui détiennent les principales stations (un tiers des fréquences leur échappent pourtant, qui restent aujourd'hui utilisées par 600 radios associatives).



3. Mais ce sont, dès ce moment, les télévisions qui sont imposées comme le premier instrument d'information. Très partiellement ouverte aux oppositions (depuis la campagne présidentielle de 1965) la télévision publique jouit, comme la radio,  d'un monopole total jusqu'à la création de la première chaîne privée (à péage : Canal+ en 1984) puis à la privatisation de TF1 en 1987. Les objectifs commerciaux l'emportant sur leurs antennes sur la qualité et l'impartialité du débat, les télévisions sont très vite accusées de participer à la "société du spectacle" dénoncée dès 1967 par Guy Debord, mais également à la dictature des sondages - encore dite "démocratie d'opinion", car fondée sur le désir (démagogique) des gouvernants de répondre aux désirs de la population tels qu'exprimés par des sondages, mais ne répondant du coup pas aux conclusions d'un débat éclairé. Soumise  aux impulsions de l'opinion cette "doxocratie" (d'après Jacques Julliard, dans une chronique du "Nouvel Observateur" parue en 2007) ne serait en rien une démocratie représentative mais ferait de "la rue" un acteur central du champ politique.


4. Une Haute Autorité de l'audiovisuel censément indépendante est créée en 1982 (devenue CNCL, puis CSA en 1989) pour attribuer les fréquences, sanctionner les écarts à la Loi et garantir la liberté d'expression. Mais elle est impuissante face au pouvoir politique (reprise en main de l'audiovisuel public sous le mandat de Nicolas Sarkozy, décision unilatérale de Jacques Chirac de diffuser France O sur la TNT, puis d'Emmanuel Macron de l'en retirer) et mise en difficulté par la fragmentation du PAF, qui s'étend, grâce à l'essor d'Internet à partir de 1997, au delà de ses attributions réglementaires (la fusion du CSA et de l'HADOPI, annoncée en 2020, a été ajournée).




Ciseaux des années 70 (la télévision est plus regardée que la presse quotidienne n'est lue) et des années 80 (la télévision supplante la radio) puis des années 2000 : internet supplante la radio. Les consommations de médias s'ajoutent les unes aux autres.





QUELQUES REPÈRES
1881 liberté de la presse
1922 première radio en France (RADIOLA, privée ; devenue Radio-Paris en 1924)
1933 Nationalisation de Radio-Paris, création de la RN
1945 instauration du monopole audiovisuel public (RTF)
1949 premier Journal Télévisé en France
1958 plus de postes radios dans les foyers que de journaux diffusés chaque jour (10 millions)
1963 inauguration de la Maison de la Radio à Paris
1970 la télévision (seulement deux chaînes) est plus regardée que les quotidiens ne sont lus
mai 1974 le premier débat télévisé est organisé par l'ORTF entre les deux tours de l'élection présidentielle
août 1974 l'ORTF est dissous mais le monopole audiovisuel est maintenu
1983 la télévision est plus regardée que la radio n'est écoutée
1985 débuts de la télévision par câble
1992 lancement du premier bouquet de télévision par satellite français
2002 débuts de la télévision par ADSL (via la "box" des opérateurs de téléphonie)
2005 débuts de la TNT (50 chaînes dont 27 sont gratuites)
2006 lancement de France 24 tandis que TV5 (créée en 1984) devient TV5MONDE
2008 l'internet est davantage surfé que la radio n'est écoutée



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JALON 28
L'histoire de l'agence Havas et de l'AFP

TP 23
POUR LE 13 MAI
Lisez ce que dit le manuel des Jalons 27 et 28 et rendez vous capable d'expliquer en quelques mots : en quoi consiste l'affaire Dreyfus et quelles ont été ses conséquences pour la presse, la politique nationale et internationale... ou : quel est le rôle joué par les agences de presse et en quoi elles consituent un oligopole révélateur de la hiérarchie des puissances

évaluation orale de volontaires





Lundi 13 mai
[10 h 20 - 12 h 10]

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CORRECTION TP 22
&
préparation des ateliers ERASMUS+ du 27 et du 29 mai
 

1. Une frontière / qualités et défaut de l'information médiatique

- une identification facile et une empathie efficacement mise en place (mais superficielle)
- un effort d'investigation assez faible de la part du média, pourtant doté, qui n'a pas vérifié toutes les informations ni les arguments de la police aux frontières ou ses éventuels préjugés
- un point de vue ambigu du média audiovisuel (au nom de sa prétendue objectivité ?)  lequel prend ostensiblement parti pour le jeune fille (une victime ?) mais montre des images semblant démentir sa version
- peu de buzz, probablement parce que l'affaire n'a pas été jugée assez "sensationnelle" (scandaleuse)
- pas de commentaire éclairant : une grande indifférence au sort des "migrants" dont la Française a partagé la réclusion pendant quelques jours, et aucune réflexion sur le principe même des camps de rétention ni sur la phobie de l'invasion conduisant les Américains à renforcer le rôle de barrière assigné aux frontières de l'Union (mur contre le Mexique, menaces de sécession texanes).

2. Retour sur l'affaire Dreyfus
- une affaire d'espionnage assez banale, au départ, dans un climat de litige frontalier grave (annexion récente de l'Alsace-Loraine par l'empire allemand)
- un jugement expéditif et la condamnation d'un officier (d'ailleurs d'origine alsacienne) remise en cause par le travail d'enquête d'un autre militaire (identification du véritable coupable, catholique d'origine Hongroise)
- un scandale dénoncé par "L'Aurore" de Clémenceau et sa plume, l'écrivain Émile Zola
- un déchaînement de passions étant donné le caractère antisémite de l'acharnement contre Dreyfus et le souci de beaucoup de Français de respecter l'institution militaire au mépris de l'équité (armée constamment mobilisée dans l'objectif de défendre la "ligne bleue des Vosges")
- une presse largement anti-dreyfusarde, parfois neutre, rarement militante.. mais que l'opinion publique finit par désavouer (intervention des Intellectuels, grâce puis procès en révision et réhabilitation de Dreyfus, une majorité de Français de tout bord souhaitant que la Justice ne puisse condamner sciemment un innocent)
- des conséquences durables : purge des conflits internes et melleure intégration des Juifs français ; réconciliation nationale salutaire à la veille de la guerre de 1914 ; ralliement à la République ou renforcement du régime auprès de nombreux conservateurs catholiques (le père de Charles de Gaulle) préfigurant l'affaiblissement du courant monarchiste (précipité par la victoire de "la gueuse" en 1918).
- émergence de l'idée qu'une opinion utilement aidée par les élite peut échapper à la manipulation des médias

3. Présentation rapide de l'atelier ARTS IN THE FRONTIERS programmé le 27 mai


PARTENARIAT Be.Bo.P



Mercredi 15 mai [10 h 20 - 11 h 15]
 


Travaux Dirigés n°15
Actualités, presse et Histoire : le Photoreportage
(l'exemple de "la tondue de Chartres" document emblématique de l'Histoire de la Libération de la France)

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Robert Capa :






Une de ses photographies parmi les plus célèbres :


Film : La Tondue de Chartres un documentaire co-produit notamment par France Télévision et la RTBF
(projection des 25 premières minutes)



1. Une photo et une oeuvre emblématiques du travail de photoreporter
2. Un document pour l'Histoire, revisité des années plus tard par la presse contemporaine, car suscitant toujours l'intérêt du public (G. de Morant mène une enquête sur le sujet pour le compte de Paris Match en 2014 [voir sa présentation en cliquant sur la photographie] et participe à la production du documentaire de "Big Band Prod" sorti en 2017 et partiellement regardé en classe)


aide à la prise de notes : cliquez sur la caméra de Robert Capa




Lundi 13 mai [11 h 15 - 12 h 10]  - Cours

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Travaux Dirigés  n°16 / TD en ligne, pour le 22 (devoir semi-facultatif)
Production graphique ; La France et ses médias dans le village planétaire


Un rôle important




Choisissez quelques informations dans les cartes suivantes fourni et ajoutez-les sur la carte schématique : complétez la légende en conséquence. L'objectif est de montrer la place (le rôle) de la France dans le développement récent d'internet tout en conservant une expressivité acceptable au croquis.








Thème 4
S'informer : un regard critique sur les sources et les mode de communication

Chapitre X





SEMAINE 20
Mercredi 15 mai [10 h 20 - 11 h 15] - Cours

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CHAPITRE X
Liberté et contrôle de l'Information
Un débat fondamental redevenu d'actualité à l'heure des "fake news" et
autres "théories du complot"

(Axe 2 du quatrième thème : "S'informer" et objet conclusif)



Introduction et reformulation

La problématique repose sur l'articulation "et" placée entre les deux termes du sujet, comme toujours quand sont juxtaposés deux noms ou deux expressions : à l'évidence il faut interroger ici le rapport entre Liberté et contrôle. La question est : un état démocratique garantissant la liberté des médias (et des citoyens) peut-il par ailleurs (doit-il ?) censurer la presse ou s'assurer qu'elle ne soit pas trompeuse ni injurieuse. Peut-il s'en assurer  ? Par quels moyens et ne vaut-il pas mieux s'en remettre à la justice, saisie spontanément et a posteriori, s'il y a lieu, par les citoyens ? Faut-il faire l'un ou l'autre, ou croire que le libéralisme implique l'absence de tout frein à la liberté de la presse, comme dans le tableau brossé par Tocqueville de la démocratie états-unienne au XIXème siècle ? Peut- on mêler les deux attitudes, en apparence contradictoires (cas de la France, dont le gouvernement sollicite beaucoup les médias sociaux, Facebook en particulier, pour obtenir le retrait de posts jugés fallacieux, voire des États-Unis qui poursuivent les "lanceurs d'alerte" comme Snowden ou Assange) ?

La question n'oppose pas interventionnisme liberticide et laissez-aller mais est plus complexe : certaines sociétés (anglo-saxonnes, notamment) estiment en effet que toute opinion est recevable ou peut a minima être librement émise, mais aussi que tout mouvement de censure ou de dénigrement organisé par des communautés ou des militants est légitime (wokisme états-unien, cancel culture, boycotts, intimidation des électeurs, etc.). Souvent, elles estiment que l'État n'a pas à désigner les médias fiables ni à assurer lui-même la divulgation des informations (pas de monopole audiovisuel public, faible audience des instruments de communication gouvernementaux). D'autres pensent que la Loi et les pouvoirs publics doivent poser des limites à la liberté de la Presse et restreignent le liberté d'opinion ou de manifestation (vision européenne, et traditionnellle, qui distingue science et convictions, mlmédiatisation et incitation à la haine : car la jeunesse du VIeux-Monde est en partie acquise aux habitudes d'outre-atlantique du fait de sa consommation de nouvelles diffusées par les smartphones et de fictions nord américaines)

Les "fake news" sont de fausses nouvelles diffusées intentionnellement auprès d'un large public. Un exemple évident en sont les "vérités alternatives" qu'une personnalité ou une institution invente afin de manipuler l'opinion en la trompant. Dès lors que cette divulgation n'est pas opérée de manière circonstancielle et isolée mais est orchestrée et organisée par un groupe lié à une idéologie ou à un pouvoir, on peut parler de "théorie du complot" ou de sharp power quand il s'agit de l'ambition de certaines puissances de manipuler l'opinion publique.

Le sujet est devenu central depuis que des manipulations par des puissances étrangères ont faussé les résultats électoraux dans certaines démocraties (influence russe sur la victoire électorale de Trump voire sur le référendum du Brexit, propagande homophobe contre le Président Macron) et que certains pays se sont fermés en partie aux médias internationaux (Chine, Corée) tout en étant soupçonnés d'utiliser les technologies de l'information pour accroître indûment leur influence  (procès d'intention contre Tik-Tok aux États-Unis, mesures de protection et de répression vis à vis de Huawei).

1. Déontologie, rôles du marché et de l'état, propagandes et "médiamensonges"

Vocabulaire :
Déontologie (ensemble de règles de conduite d'une profession ; s'agissant des journalistes, il s'agit surtout du devoir de vérifier l'exactitude des faits rapportés mais aussi de protéger si nécessaire l'anonymat de leurs informateurs). Ces règles peuvent être codifiées et donner lieu à des serments ou des réglements consensuels. Dans le cas des journalistes, leur charte ne leur a pas été octroyée mais ils l'ont élaboreé par eux-mêmes, sur un modèle d'inspiration française dont l'un des principes essentiels en est la protection des sources.

Propagande (discours positif, publicitaire voire hagiographique, dont l'objectivité et la sincérité sont par définition très suspectes).

Médiamensonge : mot forgé en 1991 pour désigner les manipulations et les mensonges de la presse dans le cadre de la propagande de guerre ; néologisme employé par ailleurs par divers auteurs ou médias dits "alternatifs" mais militants voire partisans, prétendant faire de la "réinformation" pour corriger
les erreurs (volontaires ?) de la presse dite "mainstream" (le terme est d'origine anglo-saxonne et désigne les grands médias dits "traditionnels" avec une nuance péjorative dans la mesure où on les supecte de diffuser systématiquement une "pensée unique" et un vocabulaire "politiquement correct" et où on leur reproche d'être aux mains d'un oligopole).

Problématisation : des propriétaires privés et/ou la puissance publique peuvent-elles s'accommoder de médias libres quand ils les financent, ou bien  les mettent-ils forcément en tutelle ?  Dès lors, qu'en est-il du pluralisme de l'information ?
 




POUR LE 22 MAI
Les lycéen.nes qui
voudront s'abstenir de danser le vendredi à 10 h 20
sont priés de le signaler ; ils seront maintenus dans leur cours d'origine avec obligation d'y assister


TP16 - exercice (facultatif) à rendre le 22/05
OBLIGATOIRE POUR CELLES ET CEUX QUI N'ONT PAS TOUTES LEURS NOTES






Mercredi 22 mai [10 h 20 - 11 h 15]

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A - La charte de Munich à l'épreuve du temps et des révolutions économiques et technologiques

 En France, certains  journaux et des radios, France télévision, Mediapart et les grands médias en ligne sont attachés aux principes de la charte et s'en réclament plus ou moins ouvertement. Incorporant un préambule faisant du droit à l'information une valeur centrale (une liberté fondamentale de tout être humain) et ajoutant aux devoirs imposés aux journalistes une série de droits, le texte de 1971 est, en effet,  beaucoup plus conséquent que celui de 1918, rédigé par le syndicat des journalistes français, et portant sur leurs devoirs professionnels. Mais c'est cette dernière déclaration, remaniée en 1938 puis en 2011, qui reste pourtant la référence la plus citée en France.



B - Presse,  propagande et défiance aux XXème et XXIème siècles

- Dès l'origine, la presse est associée à la propagande et de nombreuses guerres sont fondées sur une campagne d'opinion destinée à les préparer (un magnat de la presse américain est suspecté d'avoir imposé à l'opinion puis au gouvernement la guerre hispano-américaine de 1898 - son histoire, romancée, a du reste inspiré le film "Citizen Kayne").


- C'est la soumission totale de la presse à la censure de guerre pendant le premier conflit mondial qui provoque en réaction, en 1918, la création, en France, d'un syndicat unique, le SNJ, lequel promeut l'idée d'une responsabilité des journalistes vis à vis de leurs pairs, et d'eux seuls. Il rédige une alors une charte - protectrice pour les professionnels des médias (interdiction du plagiat par exemple) mais peu soucieuse des droits du public - avec l'intention de former un ordre professionnel (comme celui des médecins ou des notaires). C'est que les médias, vus comme un quatrième pouvoir (dès le XVIIIème siècle aux États-Unis et le XIXème siècle en France) tendent dès lors, non plus tellement à constituer un frein aux trois pouvoirs politiques classiques (exécutif, législatif et judiciaire) mais à les servir, en raison de la collusion entre la presse et les autorités, et entre la presse et les milieux économiques, collusion renforcée par le poids grandissant de la publicité et/ou des subventions dans le fonctionnement de la presse ("Le Canard enchaîné" est, de ce point de vue, un cas presque unique en France d'hebdomadaire indépendant, car vivant sans publicité ni aides de l'État, et propriété de ses rédacteurs).


- L'éthique des journalistes est largement remise en cause depuis la fin des années 80 : en France, la qualité du traitement de la "révolution roumaine" de 1989 est notamment très contestée, de même que le voyeurisme des médias dans les affaires judiciaires ; un sondage annuel est publié qui, depuis 1987, mesure la confiance -déclinante- des gens envers les médias. Une partie de ceux-ci se consacrent à débusquer les erreurs (parfois volontaires) de leurs confrères (on désigne tout canular ou  tromperie diffusée par un média comme étant un  "hoax" ou une "infox," assimilé à une tentative d'intoxication - ou intox) et pratiquent le fact checking - encore appelé démystification (voire "debunking", mais la formulation anglaise implique le recours à une dépréciation systématique de la source, sans garantir aucune impartialité).
 



C - Guerres et médias



Après le conflit vietnamien (et par exemple à l'occasion de la guerre des Malouines) les autorités considèrent comme inopportune la diffusion d'images de la guerre, dont l'amiral français Antoine Sanguinetti dans l'ouvrage Guerres et Télévision - Crac, 1992) déclarent qu'il s'agit de "choses qu'il ne faut jamais montrer à des civils, parce que les civils ne sont pas assez endurcis pour supporter les réalités". Si des correspondants de guerre "couvrent" donc encore les conflits leur activité est constamment entravée, après 1975, par les belligérants, qui tendent à prétendre faire une guerre "sans morts" et qui redoutent la médiatisation des "dommages collatéraux" de leurs bombardements et autres opérations de ratissage, même si - bien souvent - ils usent et abusent des médias pour justifier leurs interventions armées : témoignage falsifié devant le Congrès et les caméras de toutes les télévisions d'une prétendue infirmière pour justifier l'intervention ocidentale contre l'Irak en 1990 ; prétendue crucifixion d'un enfant de trois ans par les Ukrainiens racontée par la télévision publique russe et reprise par "Russia Today" ainsi que par le compte Facebook d'un proche de Poutine lors de la reprise de Sloviansk en juillet 2014. Ces pratiques de "désinformation" alimentent la méfiance (légitime) du public, mais aussi  des dérives complotistes - voire des opérations de contre-propagande de la part de médias partisans mais prétendant pratiquer la "réinformation".




Mercredi 22 mai [11 h 15 - 12 h 10]

préparation des ateliers ERASMUS+ du 27 et du 29 mai
 


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Lundi 27 mai [10 h 20 - 12 h 10]

VIDEO CONFERENCE
ARTS in THE FRONTIERS
Be.Bo.P partnership





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Mercredi 29  mai [10 h 20 - 11 h 15]

2. L'information au temps de l'Internet : abondance mais fiabilité douteuse ?


Film : les réseaux de l'extrême, les obssédés du complot

Visionnez les six premières minutes pour prendre connaissance de la définition des sites conspirationnistes selon Caroline  Fourest (TD18').



A - Les théories du complot

Quelques unes sont particulièrement diffusées aujourd'hui (mort de Kennedy, 11 septembre, illuminati, fabrication humaine du virus du SIDA, etc.) mais ces théories sont parfois bien antérieures à l'avénement de l'Internet. Le "protocole des sages de Sion" est, par exemple, un faux célèbre ayant propagé au XIXème siècle le mythe d'une mainmise des Juifs sur le gouvernement du monde. Le complotisme n'est pas l'expression d'un doute (qui peut, le cas échéant, être un doute salutaire) par rapport à une thèse dominante mais l'adhésion totale à des croyances infondées ou au moins douteuses.  Le complotiste "croit" en, général, à plusieurs théories fumeuses et suppose qu'on (les autorités) lui cache sciemment la vérité dans l'intention de lui nuire. L'essor du numérique accentue la rapidité de la diffusion des thèses complotistes et, surtout, induit la création de communautés convaincues, dont les membres sont tout autant privés (à cause de la fragmentation des informations sur le Net) d'un accès à la réalité que les membres d'un parti totalitaire !




Aujourd'hui, pourtant, des tentatives sont faites auprès du législateur pour brider la liberté d'investigation au prétexte de défendre le "secret des affaires". De plus, certains sites tels que Melty, Konbini et Buzzfeed ont pour spécialité la production industrielle d'information à bas coût destinée aux jeunes" : leur contenu est "sponsorisé" par des marques et manque totalement de rigueur ; il s'agit de publicités déguisées. Par ailleurs, les nouveaux outils de capture et de diffusion (le smartphone, les chaînes youtube et autres réseaux sociaux sur le Net tels que Twitter, Facebook, etc?) permettent que tout le monde puisse réaliser et montrer des reportages, livrer ses commentaires. Aussi les principes déontologiques reconnus presque unanimement par tous les journalistes européens (et occidentaux : cf. le premier amendement aux États-Unis) sont-ils parfois bafoués en pratique. Au plan global, l'UNESCO a publié un code d'éthique en 1983. Mais ce n'est que l'embryon d'un texte de portée universelle qui reste à écrire.

B - Les lanceurs d'alerte


Témoins utilisant les médias traditionnels ou les réseaux sociaux pour dénoncer des abus, ils sont imparfaitement protégés par une récente directive européenne. Il est notamment difficile d'éviter de lancer une alerte à propos d'un sujet dans lequel on n'a ni intérêt particulier ni devoir moral (Snowden et Assange sont accusés de trahir les intérêts supérieurs de leurs pays, une loi protégeant le secret des affaires a été récemmnet promulguée en France qui empêche la divulgation éventuelle de certaines turpitudes par les salariés des entreprises considérées).


JALON 31

euronews et le procès d'un lanceur d'alerte au Luxembourg



  C - Le monde connecté (et "google-isé") : un  grave risque de dérives.... liberticides


cliquez ^ sur ^ le dessin
pour une aide à la prise de note




Mercredi 29 mai  [11 h 15 - 12 h 10 ] - atelier d'appui
au partenariat Be.Bo.P





Thème 5
Analyser  les relations entre États et Religions 

Chapitre XI





Une interview donnée par Joseph Maïla

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Lundi 3 juin [10 h 20 - 11 h 15]


CHAPITRE XI
Analyser les rapports entres États et Religion



 INTRODUCTION
I -  Un document de lancement.

Décryptage de la vidéo et débat critiques sur les trois questions soumises à l'expert interrogé.

.
Identification des trois questions posées
Explication et commentaire des réponses

1. La vidéo ne cite ni Malraux ("Le XXIème siècle sera religieux") ni Mac Luhan (repli "tribal" ou identitaire dans le cadre du village planétaire induit par la mondialisation) non plus que la théorie du choc des civilisations (Huntington) qui ont prédit un retour des religions au premier plan.
D'après l'enseignant : il n'y a pas en réalité de "retour du religieux" dans les relations internationales mais plutôt une instrumentalisation de la Religion dans des moments de crise (politique, morale, etc.) débouchant sur des conflits internes voire des "guerres civiles". Les conflits sont souvent internes à des aires culturelles (opposition entre les états Wahabbites Qatari et Saoudiens, entre Russie et Ukraine orthodoxes) et n'opposent pas systématiquement des confessions différentes.

2. Il n'y aurait pas non plus, selon lui, de "guerres de religion" car le but des agressions commises au nom de la religion ne serait pas aujourd'hui la conversion des victimes (alors que le prosélytisme serait pour lui, tout au contraire, le seul objectif des guerres de religion historiques, sortes de "croisades").
 Le lien entre nationalisme et religion semble se renforcer mais ce serait à des degrés variables et en raison du "délitement des identités" nationales ou supranationales (Europe).

En résumé, pour l'orateur, c'est le contexte qui donne l'impression d'un renforcement du sentiment réligieux alors que le regain de visibilité des identités religieuses tient à la perte de sens et de repères induite par les crises, voire aux velléités de trouver dans la communauté religieuse un "refuge". Il soutient la thèse que le renforcement des nationalismes, appuyés sur les identités religieuses, est contraire aux valeurs démocratiques et de tolérance de l'Europe. Pour autant la notion d'Europe chrétienne renvoie à des faits historiques.



II - REFORMULATION ET PROBLÉMATIQUES

1°) Présentation des ambiguités de "la Religion"

Le terme est vague, et censé désigner tout ce qui concerne la relation entre l'humanité et une ou plusieurs divinités dans le cadre d'un culte admettant des rites et/ou des institutions médiatrices (telles que la Pythie de Delphes ou les pontifes Romains). Mais la religion relie aussi entre elles des personnes appartenant à une même communauté et sert souvent de base aux constructions étatiques.

La religion est par conséquent  le ciment d'une société et permet de forger l'identité de celle-ci. Elle "lie" mais exclue par ailleurs (sont en marge de la communauté : tous ceux qui ne participent pas de ses rites). La religion est un moyen de procurer au pouvoir un surplus d'autorité mais les organisations religieuses ont aussi besoin de la protection du pouvoir (politique).

vocabulaire : pouvoir et puissance, autorité

Le pouvoir est souvent donné, à l'origine, à un juge chargé de veiller au respect sur Terre d'un ordre divin (le Roi de France cumule notamment des fonctions de chef de guerre, symbolisées par son sceptre, mais surtout de de législateur, représentées dans sa main de justice : il est couronné et oint en tant que lieutenant de Dieu) et des rites et cultes communs s'imposent dans le cadre de chaque cité ou royaume, permettant aux individus de manifester leur adhésion au groupe (tradition qui perdure dans le cadre de l'état laïc contemporain, par exemple dans la France républicaine, par le bais de la fête nationale, de l'hymne, etc). Cet aspect politique des religions (perçues comme des partis depuis l'époque moderne en Europe) nous intéressera beaucoup plus que la question des convictions intimes des fidèles.

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2°) Trois axes de réflexion

Manuel pp 322-323


I - RELIGION ET ÉTAT
La problématique est centrée sur la notion de laïcité et intéresse particulièrement la France, dont les gouvernements ne cessent,  à notre époque, de se saisir du problème (récente loi "contre le séparatisme"). Historiquement, cette notion est chrétienne puisque le terme "laïc" désigne le fidèle non membre du clergé, celui qui "vit dans le Siècle" et est à ce titre dégagé de certaines obligations du culte, que les clercs ("soumis à la Règle") se chargent de respecter pour lui. A partir du XVIIIème siècle, le terme est synonyme de neutralité religieuse de l'État, voire de séparation stricte entre la société civile et la société religieuse (loi de 1905 en France, dont l'ambition est d'être un texte de réconcilitation mais qui est votée dans un contexte anticlérical - soit, d'hostilité des élites républicaines envers l'Eglise catholique - et aboutit de facto à une large réprobation des manifestations extérieures d'appartenance religieuse). La méfiance traditionnelle à l'égard de la possible influence des confessions sur la vie politique nourrit une conception très radicale de la laïcité en France, où certains assument douter ouvertement que certaines religions soient "solubles" dans la démocratie (débat sur l'Islam). Le pays se distinguerait par le taux important d'athées et d'agnostiques déclarés, mais aussi par une très forte sécularisation (entendue comme synonyme d'éloignement des fidèles du respect scrupuleux des règles religieuses, celles de l'État s'imposant de préférence, et de libertés prises individuellement avec les dogmes par les "non pratiquants"). A contrario, beaucoup d'états laïcs revendiquent explicitement les racines religieuses de leur nation et les inscrivent dans leur constitution (Russie, Espagne, Algérie, etc.) ou s'en réclament largement en pratique (cas des États-Unis, qui n'ont connu que deux présidents non protestants dans toute leur histoire : J-F Kennedy et Joe Biden).



II - RELIGION ET LIBERTÉ
Le Droit d'exercer librement son culte et la liberté de conscience sont reconnus, en principe, presque universellement, mais ne sont garantis que dans les régimes démocratiques (et figurent notamment parmi les valeurs essentielles de l'Europe). Certains pays ne reconnaissent pas, de fait ou en Droit, la liberté d'expression si elle offense la religion (on parlera de "blasphème") ni celle de changer de conviction ou de renoncer à sa foi (ce prétendu délit devient une "apostasie"). Par ailleurs, pour certains états, même contemporains, l'appartenance à une religion en particulier est consubstantielle de la pleine intégration dans la communauté nationale (un Turc de religion chrétienne orthodoxe sera vu comme un Grec, et réciproquement un Grec de confession musulmane). A l'inverse, les régimes communistes ont toujours systématiquement opprimé ou très fortement encadré l'expression religieuse.

III - RELIGION ET POUVOIR
Beaucoup d'états ont encore une religion "officielle", y compris de grandes démocraties telles que la Grande-Bretagne, puisque le souverain y est aussi le chef de la communauté anglicane. La religion des citoyens/sujets est un enjeu important dans le cas des "théocraties" où le pouvoir est exercé au nom de Dieu (certaines monarchies comme celles du Bouthan, voire de la Thaïlande ou du Japon, mais plus encore les états arabes du Golfe et la notamment monarchie des Séoud) mais dont toutes sont devenues des "théocraties constitutionnelles" à l'époque contemporaine (et ont substitué un droit civil aux règles religieuses, y compris  l'Iran, officiellement islamiste et dirigé par le clergé des ayatollahs depuis 1979 : si le guide suprême y incarne la Révolution et inspire la politique de l'état, un parlement et un gouvernement élus assument par ailleurs le pouvoir - et tous les citoyens iraniens ne sont pas contraints de devenir chiites). Historiquement, on note que le pouvoir peut avoir, par opportunisme ou conviction, alternativement réprimé ou protégé certaines minorités religieuses (accueil des Juifs chassés d'Espagne en 1492 par le sultan ottoman, conversion forcée des protestants français sous  Louis XIV, déportation des Tatars musulmans par Staline, etc.). Les régimes autoritaires tentent généralement de contrôler les autorités religieuses en instrumentalisant à leur profit la ferveur religieuse (Poutine, Erdogan).





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Lundi 3 juin
[11 h 15 - 12 h 10]


I - Deux conceptions différentes de la séparation de l'État et de la religion ?

A "Rendre à césar"...  une relation ambivalente entre pouvoirs spirituel et temporel dans la tradition latine (occidentale)

A1 – La chrétienté médiévale, une histoire originale de l'Église en Occident

A2 – Des rapports complexe avec l'institution monarchique et les dynasties franques (puis françaises) : un équilibre relativement stable
  JALON 33



A3 – Une alliance fragile dans l'empire : des querelles nombreuses
introduction au JALON 34



 le plan de la trace écrite est disponible

en cliquant sur le bouton

B - Les rapports entre l'État et la foi dans les traditions orthodoxes et musulmanes
Deux exemples de l'influence de la Religion sur la vie de l'état ; une sécularisation contemporaine malgré tout spectaculaire, quoique contestée


B1 Le contexte géopolitique : des civilisations imbriquées dans l'espace, des conceptions proches ?

Carte 2 page 342 : États musulmans et Empire Byzantin aux IXème et Xème siècles


B2 - Un pouvoir suprême incarné en un seul homme ?

Conceptions du pouvoir comparées dans l'Islam et le christianisme orthodoxe au Moyen Age, page 343




le plan de la trace écrite est disponible 
après-coup dans ce cahier de textes





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Mercredi 5 juin [10 h 20 - 11 h 15]

B3 - Les limites et formes de contestations du pouvoir spirituel et temporel des souverains orientaux


Double-étude pp 346-347 JALON 34

Schisme, hérésies et sécessionisme troublent parfois la hiérarchie

JALON 35
La laïcisation des états arabo-musulmans et le cas particulier de la Turquie

accès au Manuel



C - Les formes de la sécularisation et de la laïcité : des évolutions parallèles mais non convergentes, différentes selon la nature des états
cours du livre p 332-333

le plan de la trace écrite est disponible 
 dans ce cahier de textes


JALON 36


Mercredi 5 juin [11 h 15 - 12 h 10]

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Travaux Dirigés 
Produire des cartes mentales :  deux exemples
1. Conception historique des rapports entre état et religion
et conflictualités en Occident et en Orient
2. Inégale portée de la sécularisation contemporaine (d'après le manuel page 367)





 
Lundi 10 juin [10 h 20 - 11 h 15]

II - Religion et pouvoir : des relations complexes (exemples)

A - L'Amérique des Puritains aux Qanon : bons sentiments, prosélytisme et difficile neutralité de l'État aux États-Unis

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vocabulaire : puritains
ambiguité de la notion de communauté (préférée à celle de société dans le discours nord-américain)
A1 Un des ingrédients du "Melting Pot"
repères 2 pp 358-359 et étude pp 360-361

accès au Manuel

A2 Une séparation de l'Église et de l'État tôt affirmée mais peu rigoureuse
étude pp 362-363

A3 Des interférences politiques marquées
étude pp 364-365




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Lundi 10 juin [15 h 15 - 12 h 10]

B - Le fait religieux dans la civilisation de l'Inde et dans la politique de l'Union Indienne

B1 - L'Inde, une très grande puissance laïque mais le troisième pays musulman au monde : une civilisation plutôt qu'une nation, un pays encore en développement mais déjà très influent, un allié possible face à la Chine
Repères pp 370-371



B2 - L'Union Indienne : le plus grand état démocratique au monde, fondé en 1947 par le Parti du Congrès dans le but de rassembler toutes les confessions mais aujourd'hui en proie à des divisions communautaires très vives et à la remise en cause du "sécularisme" constitutionnel
Manuel : leçon pp 380-381

3 - Les Indes : une histoire et des usages communs mais une aire fragmentée : la rivalité avec le Pakistan (dès la partition) et le conflit au Cachemire

études pp 368-369 et pp 376-3


C - Terrorisme et fait religieux

rappel de vocabulaire sur : le terrorisme d'état, le terrorisme en général

Les traits les plus saillants du terrorisme d'inspiration religieuse à l'ère contemporaine : une instrumentalisation des cultes et un fanatisme malheureusement efficace.




Le premier ministre indien ^^ en visite à Paris le 22 mai 2021


ADDENDA

CHAPITRE X








Lundi 17 juin [10 h 20 - 11 h 15]

LES GUERRES MONDIALES

introduction au programme de Spécialité de Terminale et conclusion du programme d'Histoire de Première

1. Définition et débats autour de la notion de Guerre


A - Un conflit armé ; définition juridique de la guerre entre pairs (états) et de la guerre asymétrique

un affrontement militaire encadré par des règles (lois et justice internationales : convention de Genève, TPI) mais un droit Universel très mal appliqué en pratique (ambivalence de la communauté internationale, rôle des États-Unis, impunité de certains criminels de guerre, attaques sans déclaration de guerre préalable, etc.) et des guerres opposant de plus en plus souvent les armées à des milices ou à des groupes irréguliers

B - Une notion galvaudée par abus de langage et du fait de l'extension logique des conflictualités (devenues globales et multiformes à l'ère contemporaine)

guerre contre la pollution, contre le terrorisme ou contre la pandémie sont des slogans récurrents mais excessifs, car on tend à évoquer l'image de "la guerre" pour désigner, à tort, toute querelle relativement violente ou toute mobilisation vigoureuse ; tout conflit armé s'accompagne par ailleurs de mesures agressives et/ou défensives dans les sphères diplomatique, économique, culturelle, etc. domaines dans lesquels on parle alors de guerre (sportive, commerciale, par exemple)



C - Un terme parfois dissimulé, ou - tout au contraire - brandi par les pouvoirs

des expressions ambiguës telles que "opérations spéciales" ou "de maintien de l'ordre" peuvent couvrir politiquement des hostilités dans le cadre desquelles on veut échapper au Droit de la Guerre (invasion de l'Ukraine par la Russie, répression du FLN en Algérie) ; mais à l'inverse, un gouvernement déclarant l'état de guerre suspend par ce moyen les droits civiques de ses propres resortissants, peut pratiquer la censure, développer une propagande abusive, sans craindre le contrôle du parlement (l'Amérique en guerre contre le Terrorisme après le 11 septembre, la France des états d'urgence sanitaires, du confinement et des conseils de défense pendant l'épidémie diteCOVID 19) : en démocratie, l'opinion  estime devoir accepter ces restrictions au nom de sa propre sûreté ; en dictature, l'état de guerre renforce la légitimité du pouvoir

D - Quelques précisions historiques

invention du symbole républicain (puis socialiste) du drapeau rouge en 1791, pendant la Révolution française : le drapeau signalait à l'origine l'état de siège (donc de guerre) et la suspension du droit de réunion, et a été agité par la troupe lors du massacre du champ-de-mars

fin définitive de "la guerre en dentelle" à cette époque : recours à la conscription et "nationalisaton" des guerres contemporaines

les belligérants sont les états se combattant effectivement sur le champ de bataille : ils peuvent avoir des alliés (états luttant contre le même ennemi et partageant leurs buts de guerre) ou des associés (états luttant contre le même ennemi mais poursuivant ses propres objectifs, comme les États-Unis de Wilson en 1917, associés à l'Entente).

tout état agressé a le droit de se défendre et d'acheter des armements : toute puissance est autorisée à pratiquer ces ventes (sauf si ces propres lois nationales le lui interdisent : cas des lois de neutralité des États-Unis votées en 1937 ou de la Suisse) sans pour autant devenir "co-belligérante". Ce terme est réservée à une puissance dont les soldats combattent avec ceux d'un autre pays sans que les deux gouvernements soient formellement alliés (exemple de l'Italie post-fascite, notammment en Corse, dès 1943, où l'artillerie transalpine aide le débarquement français en pilonnant les positions allemandes).






Lundi 17 juin [11 h 15 - 12 h 10]

2. Définition et débats autour de la notion de Guerre mondiale

A - Un conflit planétaire

déroulement sur de nombreux "théâtres d'opération", au delà de l'horizon, et non belligérance universelle de tous les états

B - Des guerres civiles européennes étendues par contagion au reste du monde ?

définition relativement opératoire s'agissant de la première guerre mondiale, où l'Allemagne conteste l'hégémonie britannique et entend annihiler la menace franco-russe : les empires coloniaux (Afrique, dominions) sont entraînés dans la guerre, puis l'Amérique, mais les enjeux apparents sont d'abord européens (retour à la France de l'Alsace-Lorraine) ; vision moins adaptée à la seconde guerre mondiale, pourtant ostensiblement née du révisionisme allemand et de la critique du "diktat" de Versailles (en Asie, où l'on compte le plus de tués, la guerre entre la Japon et la Chine commence dès 1937, mais la conquête du pouvoir par Mao est acquise en 1949 seulement)



C - Combien de guerres mondiales ?

vision états-unienne de trois guerres mondiales victorieuses (les deux conflits  de 1914-1918 et 1939-1945 mais aussi la Guerre Foide entre 1947 et 1991) contestée toutefois ; annonce plus ou moins dramatisée d'une quatrième guerre mondiale déjà commencée par de nombreux auteurs et décideurs américains - Jimmy Carter fixe son début à 1979/1980 et en fixe la "doctrine" : il s'agit de contrôler le Moyen-Orient, par ailleurs exisence de tentatives récentes décrire l'existence de guerres mondiales avant le XXème siècle : notamment la guerre de Sept ans, qui concerne l'europe et la Russie mais s'étend en Amérique et aux Indes.