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Citation de Jean Fourastié : on peut appeler " glorieuses " les trente années pendant lesquelles le peuple français a été affranchi des grandes contraintes de la rareté millénaire, a triplé son niveau de vie et le pouvoir d'achat des salaires les plus faibles, a profondément transformé son genre de vie.



Lancement : deux images contradictoires de la femme (un catalogue de 1967, photographie de Noëlle Noblecourt, licienciée en 1964 par l'ORTF) ; la révélation des paradoxes du progrès de la "condition féminine"

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une chronologie concernant l'émancipation progressive des Femmes :

une période particuliérement favorable entre 1944 et 1979

1°  La Société

- 1A émancipation des Femmes

Libération sexuelle : des avancées indéniables (exigence du consentement, disposition de son corps / généralisation de la contraception : loi Neuwirth de 1967) mais de nouvelles injonctions (du droit de séduire à l'obligation de plaire ; du sexe pour enfanter à l'incitation "révolutionnaire" au plaisir).

Accès au salariat : rémunération du travail féminin, largement ignoré jusque là (sauf dans le monde ouvrier) mais nouveau débat autour du "salaire d'appoint" révélateur de discriminations durables.

Obtention de droits concrets nouveaux (économiques, juridiques, etc.). Droit de vote octroyé seulement en 1944 (par Charles de Gaulle); mais peu ou pas de politiciennes (quelques exceptions notables : Arlette Laguiller, Françoise Giroud...).

Proclamation formelle de la liberté des moeurs et du costume et divergences entre féministes

(du bikini au monokini : le MLF veut en finir avec "la femme-objet" et, influencé par le Women's Lib américain, multiplie les actions revendicatrices à partir de 1970 - date de son premier grand meeting ; mais il est partagé entre des influences idéologiques diverses - marxisme, écologisme, etc. - et voit rapidement émerger un courant, minoritaire mais "radical" ouvertement pro-lesbien).

Au total, trente ans de progrès spectaculaires de la condition féminine en France (apogée éventuel en 1975 : loi sur l'IVG présentée par Simone Veil). Mais cela ne signifie pas qu'il s'agisse de la suite d'un progrès linéaire depuis l'origine de l'Histoire (il y a eu des périodes où les Femmes étaient plus libres qu'au XIXème siècle ou dans la première moitité du XXème siècle) ni que le mouvement se soit poursuivi avec la même force ensuite (l'égalité salariale est, par exemple, demeurée un principe, bafoué en pratique).






Les ambiguités de la révolution sexuelle au travers d'une chanson parodique : "J'aime tes genoux" : un tube du chanteur Henry Salvador en 1974 (il s'agit de se rapprocher phonétiquement de la version d'origine en Anglais des États-Unis)




une reprise  d'un titre américain au titre et au contenu original bien différent : "Shame" (il est question, dans la version en Anglais, de la honte que devrait  éprouver le compagnon de la chanteuse Shirley, s'il ne l'accompagnait pas sur la scène pour danser) ; des paroles tendancieuses qui, sous couvert d'humour, sont provocatrices voire misogynes ; un chanteur imitant les "yé-yés" (artistes francophones adaptant les succès anglo-saxons et profitant du succès de la culture pop américaine, ainsi que de la montée de générations nouvelles et réputées sans préventions, dont Johnny Halliday a été le symbole le plus durable)



un exemple de l'influence des musiques et des chanteurs afro-américains, parfois mieux reçus en Europe qu'aux États-Unis où une partie du public blanc
et des diffuseurs sont supectés de militantisme "ségrégationniste" . L'exposition croissante des talents noirs par les médias audiovisuels est relativement tardive en Amérique (Grace Jones, Donna Summer, Prince... puis Michaël Jackson qui, dans les années 80, devient une star du disque universelle, grâce à ses clips et à leur succès sur MTV).

- 1B jeunisme et américanisation de la culture populaire

un effet du "Baby Boom" caractérisant cette époque et perceptible dans toutes les sociétés développées, lié au recul de la mortalité et à une explosion des naissances (plus précoce - dès 1943 - et souvent plus durable en France que dans d'autres pays)


Un succès de Claude François (déjà nostalgique, en 1976, de l'année 62) : l'influence américaine
sur les générations du baby boom  (le texte comprend des références universelles et la chorégraphie comme le chant émoignent de la culture de l'époque : le disco et "le soul" de la Motown, les femmes, la diversité, le choc du Spoutnik et la mort de Marilyn ; quelques détails sont livrés par ailleurs sur la vie personnelle et professionnelle du chanteur)



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 Nota Bene : Claude Fançois a écrit en partie le tube "Comme d'habitude" qu'il lance, en France, en 1967, et qui devient un succès planétaire dans sa version américaine, grâce à Franck Sinatra ("My Way", une chanson encore jouée tout récemment lors des réunions publiques de la campagne de Donald Trump, lequel dansait par ailleurs à la fin de ses meetings, en 2021, sur la musique du tube des Village People "YMCA", or il s'agit d'un titre co-écrit par les producteurs -français ! du groupe et sorti en 1978, année de la mort accidentelle de Clo-Clo : un tube perçu comme emblématique par la communauté Gay). Ce sont là deux exemples des interconnexions paradoxales caractérisant la culture "occidentale".


Les années 70 marquent un tournant : au disco succèdent d'autres modes (notamment : le punk) et l'optimisme voire la légéreté des yé-yés est oubliée (slogan :  "No future" des Sex Pistols qui moquent le vingt cinquième anniversaire du règne d'Elizabeth II en 1977, pessimisme de la comédie musicale franco-canadienne "Starmania" présentée en 1979 : "si on vit pas maintenant, demain il sera trop tard"). L'Occident entre consciemment dans "la crise" (déboires économiques, tensions sociales, terrorisme). Mais cet état de contestation et de déséquilibre permanent semble rétrospectivement constitutif de la société moderne.Claude François fait d'ailleurs allusion, dans son tube, à la comédie musicale WEST SIDE STORY laquelle dénonce le racisme et les difficultés d'intégration de la commuanuté portoricaine aux États-Unis (montrant par ailleurs qu'elle est moins difficile pour les femmes, dont le satut, dans leur pays d'origine, n'est sans doute pas aussi favorable que dans la société qui les accueille).



Si, même au delà des années 60, il est de bon ton de parer les nouvelles générations de qualités que leurs aînés ne peuvent avoir, car ils sont décrits comme conservateurs et désignés comme des "croulants" ou par d'autres termes péjoratifs (jeunisme proprement dit) ce sont en réalité les "jeunes" des années Soixante (en gros : celles et ceux qui "ont fait mai 68" ou sont nés juste après) qui constituent pour longtemps un groupe homogène et - formant une sorte de classe sociale, comme l'avait bien vu à l'époque E. Morin (en plus de constituer une classe d'âge) -  pilotent / influencent la société française pendant trois décennies. Ces baby boomers (nés entre 1946 et 1960, en principe) sont aujourd'hui parfois victimes, à leur tour, de préjugés défavorables concernant "les anciens" (dont les idées rétrogrades sont stigmatisées par le slogan "okay, boomer").

- 1C tensions intergénérationnelles et signes avant-coureurs de la crise des années 70

1C1 Des jeunes qui comptent beaucoup, mais qui effraient parfois
VOIR SUR "LES JEUNES" : L'ARTICLE D'EDGAR MORIN APRES LE GRAND CONCERT IMPROVISE PAR
L'EMISSION "SALUT LES COPAINS !"
A PARIS EN 1963...
un texte déjà proposé comme sujet de Bacccalauréat !

1C2 Un  courant conservateur puissant résiste au changement
la pénalisation des habitudes libertaires prônées par les jeunes générations (notamment, la mode des seins nus, réprimée par quelques procès retentissantes en 1964-1965) est révélatrice de la réprobation face à l'indécence des nouvelles modes
extrait du journal télévisé : la minijupe
.. mais ses excès sont battus en brèche par l'État
extrait du journal télévisé : la répression du racisme, 1972

1C3 Et survient "une révolte décisive" : la "chienlit" de mai 68, sa portée immense