Cahier de textes GÉOGRAPHIE TERMINALES / Trimestre 1

A - L'essor des câbles sous-marins : une conséquence de l'expansion des technologies de l'information

^^ Un film par "Le dessous des cartes" ^^

L'installation sur les fonds marins d'infrastructures de transport de l'information destinées à faire fonctionner
le réseau des réseaux : Internet, montre l'intensification des échanges induite par la mondialisation
(très grande importance du commerce des invisibles, en plus de la conteneurisation croissante caractérisant le
commerce de biens matériels ).

L'Histoire des câbles commence au Siècle de l'Industrialisation avec le développement des impérialismes contemporains (franco-britanniques puis "occidentaux") : l'architecture du réseau en porte encore la marque (rôle essentiel du lien New York City / Londres / Paris).

En entrée en matière, l'émission rappelle la prégnance des écrans dans nos vies quotidiennes (une banalité que tout le monde admettra) puis reformule le sujet (câbles = infrastructures). Le contexte de la mondialisation n'est pas formellement rappelé : tout spécialement le rôle primordial des mers dans la circulation des flux connectant les centres d'impulsion et provoquant l'interdépendance des territoires dans l'espace mondialisé (bateaux de commerce = conteneurisation ; conduites = telles que l'oléoduc Nordstrream 2 récemment saboté ; câbles posés au fond des mers par lesquels transitent 99% de l'Internet). Seuls les usages proprement économiques du réseau et son caractère hautement "stratégique" (commerce des invisibles, échanges d'information, supervision des infrastructures "critiques") justifient le titre du film.

Réflexion sur les principales dates à retenir (notamment 1851, le premier câble, puis 1986, l'apparition de la fibre optique, qui change complétement la nature des flux de données transportées) et sur la forme du réseau, qui rappelle celui des trafics maritimes. Émergence récente de la Chine et des autres BRICS, marginalité relativement réduite des états sud-américains et Africains : l'ancienne Triade et le Japon demeurent les acteurs principaux.

Vocabulaire
Points d'atterissement des câbles sous-marins constituant des hubs (noeuds ou synapses) comparables à certains grands aéroports ou aux plateformes aéroportuaires modernes.
Situation d'oligopole des principaux opérateurs, contestés mais encore dominateurs (pose et entretien des câbles, gestion de l'Internet) au fond assez comparable au petit club des "grands armateurs"

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rappel de VOCABULAIRE / L'industrialisation : processus et époque
durant laquelle le monde se transforme ("modernisation" de l'économie et des mentalités, "moyennisation" des sociétés et "mondialisation") amorcé par les révolutions industrielles des XVIIIème et XIXème siècles (révolution technique puis, après 1850, mutation scientifique) prolongées par l'essor des technologies (vers 1930 et surtout depuis 1945) et débouchant au XXIème sicècle, pour J-F Rifkin, sur une troisième révolution, celle de l'économie en réseau (les révolutions industrielles, plutôt des "mutations" en réalité, ne sont qu'une partie du processus historique appelé Industrialisation, lequel déborde très largement le champ de l'économie et du commerce..

B - La littoralisation des activités et la maritimisation des économies : des mouvements irréversibles, même dans l'hypothèse de relocalisations nombreuses

On entend par "maritimisation" une sorte de "délocalisation" échappant aux acceptions ordinaires de ce dernier terme : l'expression évoque en effet le basculement en mer d'activités autrefois exclusivement terrestres (de transformation de la ressource ou de productions diverses (biocarburants, bioplastiques, nutrition humaine et animale, engrais, etc.) tt compris d'électricité (parc séoliens). Voire le transfert en mer d'infrastructures grands publiques et régaliennes (stades, hôtels, parcs de loisirs, prisons, ..) observable par exemple au Japon. Le phénomène s'explique par les mêmes arguments que ceux justifiant la lioralisation (voir vi-après) mais il s'intensifie à proximité de zones continentales densément occupées (manque de place : polders industriels japonais) et est également favorisé par l'espoir d'une réduction des coûts de par l'émergence des énergies marines renouvelables

La littoralisation évoque une migration de longue durée, observé depuis 50 ans environ, des sites de productions et/ou des activités de toute nature (y compris résidentielles) de l'intérieur des continents vers les côtes ou leur arrière-pays (le hinterland des grandes zones industrialo-portuaures). La mondialisation l'a très fortement encouragée (les industries cherchant à se rapprocher de leurs débouches globaux et des sites d'importation de matières premières, pour réduire leurs coûts logistiques, et profitant de l'intensification des échanges meritimes).

L'ascendant pris par l'Asie dans les relations commerciales et les hautes technologies (l'émergence de la Chine, surtout) qui agace notamment les États-Unis, et la perception plus forte des risques pesant sur les approvisionnements du fait de la vulnérabilité des flux interocéaniques, pourraient suivant certatains experts conduire à des relocalisations (productions "rapatriées" dans des pays à fort coût de main d'oeuvre ou à fiscalité élevée, pouvant cependant redevenir compétitifs aux yeux des investisseurs en cas d'instabilité politique ou de crise sanitaire affectant les fournisseurs habituels). Mais le processus devrait plutôt rester à l'avantage de régions littorales.

LE BOULEVERSEMENT DES ACTIVITÉS PORTUAIRES DEPUIS 15 ANS : DES HUBS
DE PLUS EN PLUS EXCLUSIVEMENT LOCALISÉS EN ASIE DE L'EST ET DU SUD-EST

Sources : MARDEP, freightos, World Shipping, Banque Mondiale
D'après le site : visualcapitalist.com

Vocabulaire signalé :
littoralisation, maritimisation, délocalisations, hubs