Cahier de textes de l'année scolaire 2022-2023 / VANDERPLANCKE P-L / Lycée Maurice Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz / HISTOIRE TERMINALES - Troisième Trimestre

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Histoire
TERMINALES


Relations entre puissances et oppositions idéologiques depuis les années Trente 


Troisième trimestre de l'année scolaire 2023-2024
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THÈMES 3 ET 4

La France en crises (des année 70 à nos jours)



 Mardi 7 mai [8 h15 - 9 h 10]


reformulation : plusieurs crises distinces (économique et financière, énergétique, morale, etc.) mais un mouvement de longue durée et des changements sans doute irréversibles. Il s'agit donc d'une mutation plus que d'une crise (plus de trente ans de durée !) aux effets ambivalents.

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CHAPITRE V
 Mutations sociétales et alternances politiques des années 70 et 80, malaises de la fin du XXème siècle



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Des changements économiques et sociétaux illustrés par l'exemple français, mais propres à l'ensemble du "monde occidental" ; des alternances politiques soulignant les spécificités des institutions (présidentielles) de la Vème République et l'érosion spectaculaire du système partisan traditionnel, fondé sur un clivage droite/gauche et quatre partis dominants ; des tensions très fortes depuis les années 90.
COURS SUIVANT
Un pays au diapason de l'Occident (fondateur du G5 devenu G7) mais original dans ses ambitions (être un allié mais non un vassal des États-Unis) et son tempo politique (Alternance socialiste et légéreté des années 80, pourtant marquées par le début des difficultés économiques, mais où la France n'est pas en phase avec la révolution conservatrice (libéralisme économique) de Reagan et Thatcher). Désindustrialisation massive depuis 1975.




I. La fin de l'apogée gaulllien : la Vème République à maturité ? (1969-1981)

"L'apogée gaullien" supposé est une conviction des Gaullistes : leur chef aurait, de leur point de vue, réussi à transcender les partis pour unir la Nation, conduit une politique d'équilibre entre les blocs, rendu sa puissance au pays, plus écouté (dans le Tiers Monde comme au sein de l'Europe où il a imposé le compromis de Luxembourg) et modernisé (nouveau Franc, nouvelle République, décolonisation). L'apogée industriel est cependant , en réalité, plus tardif (1975) encore que Pompidou apparaisse comme incarner, conformément à son slogan "le changement dans la continuité" ; en réalité, il fédère les voix de Droite avec plus de cohérence que de Gaulle, qui les captait tout en conduisant une politique parfois peu conservatrice (loi Neuwirth légalisant la pillule contraceptive) et en dénonçant les méfaits du libéralisme économique et du capitalisme non régulé (lois incitant à "la participation" des ouvriers et employés au partage des bénéfices).

L'influence - réelle - du pays, consécutive aux efforts consentis entre 1958 et 1969, en fait une puissance mondiale mais moyennne (elle dispose de "la magie du verbe" mais d'instruments d'action limités en dehors de sa force de frappe atomique) : son indépendance en matière d'armements lui coûte cher : 25 % du budget à l'époque ! et l'amène à rechercher des débouchés : ce seront les clients arabes du Golfe, lesquels financent par leurs importations massives les arsenaux et l'aérospatiale française. Pompidou renonce rapidement au véto mis par de Gaulle à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun (de Gaulle jugeait le Royaume-Uni trop proche des intérêts états-uniens) et VGE abandonne sans état d'âme certains grands projets, dès le retournement de la conjoncture, mais le dirigisme économique de l'état se maintient (plan autoroutier, TGV) y compris sous Mitterrand, qui commence du reste par pratiquer de nouvelles nationalisations en 1981.

   La démission du Président Charles de Gaulle (après l'échec de son referendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat, qu'il propose en guise de réponse à Mai 68) ou le décès (en 1974) de Georges Pompidou, son successeur - issu de la même famille politique -  voire la publication d'un programme commun de la Gauche (en 1972) par le PS et le PCF, plus quelques radicaux, marquent sans doute l'entrée dans une phase politique nouvelle, post-gaullienne, puisque VGE se présente comme un "centriste" (il a été ministre du général de Gaulle, mais a pris ses distances dès 1967, l'année ou le Président fondateur de la Vème République a jeté un froid dans la relation transatlantique en criant "Vive le Québec Libre" au balcon de la mairie de Montréal et critiqué Israël, après avoir quitté l'OTAN l'année précédente et fermé les bases américaines - Sarkozy est revenu tout récemment dans l'organisation, moyennant l'octroi à des officiers français de certains postes de commandement importants, mais sans rouvrir de bases américaines sur le sol national).




I.1 L'expansion enrayée
A Le déclin industriel mais l'embellie apparente du Tertiaire et des échanges
Après 1975, le nombre d'emplois dans l'industrie diminue (machines et robots améliorent la productivité, une partie des centres de production est transférée à l'étranger car le grand mouvement des délocalisations s'amorcent) et l'industrie française semble trop souvent impuissante devant la concurrence (surtout celle des autres pays développés). L'État hésite à soutenir les entreprises et envisage rapidement de se désengager (privatiser) pour s'en tenir à un rôle de "stratège" vaguement inspiré du modèle japonais. Il renonce aux grandes infrastructures industrielles non encore réalisées (ZIP de Dunkerque ou Antifer) pour pratiquer, notamment sous François Mitterrand, un "traitement social du chômage" (allocations, emplois aidés) décrié par les Libéraux. L'Exécutif développe les transports (plan autoroutier) et encourage le commerce de détail (grandes surfaces, essor de grands groupes comme Carrefour ou les enseignes de la famille Mulliez : Auchan, Décathlon, Leroy Merlin, etc.) en même temps que les échanges internationaux (intégration européenne et dans l'espace mondialisé, adoption de l'euro entre 1999 et 2002) mais les différents gouvernements tendent à estimer que la modernisation économique passe par une "tertiarisation" et une embellie des High Techs (comptant sur l'Europe et des programmes de subvention comme "Eureka" après l'échec du Plan Calcul lancé en 1966 en vue de créer une informatique française) d'où l'accent porté sur la nécessaire élévation du niveau de l'instruction (objectif de 80% d'une classe d'âge au bac formulé en 1985 et "atteint" en 2012). Pendant les "Trente Piteuse" (1975 - 2000) l'économie française continue à croître, mais lentement, tandis que le déficit de la balance commerciale s'aggrave, toutefois compensé juqu'aux année 90 par la balance des services (ce n'est plus le cas aujourd'hui).



B La croissance ralentie et le développement d'un chômage structurel
Jacques Chirac, jeune ministre (secrétaire d'état)  mandaté par de Gaulle, crée en 1967 l'ANPE (Agence Nationale Pour l'Emploi, ancêtre de "Pôle Emploi" puis "France Travail"). On compte en effet dès 1967 plusieurs centaines de milliers de chômeurs et demandeurs d'emplois en France ; cependant, la croissance ralentit seulement au passage dans la décennie suivante et les périodes d'inactivité des travailleurs sont encore, dans les années 60, assez courtes. Aussi perçoit-on ce chômage comme "conjoncturel" (lié à une crise passagère) alors qu'en réalité commence la destruction des emplois découlant du développement de nouvelles technologies. Des métiers pourtant modernes vont bientôt disparaître (analyste-programmeur, secrétaire steno-dactylo, etc. et les  grandes firmes françaises commencer à investir massivement  au delà des mers (exportant des IDE en quantité) renforçant par contre-coup l'importance relative des TPE-PME dans l'économie hexagonale.
Le "choc pétrolier" de 1973 inaugure une nouvelle époque "d'énergie chère" dont on pense dans un premier temps qu'elle sera de courte durée car liée aux sanctions contre l'Occident (allié d'Israël). En fait, la crise est multifactorielle (le renoncement au système de Bretton Woods décidé par Nixon en 1971, qui fait que le dollar n'est plus "as good as gold" et donc qu'un risque de change important pèse sur les transactions internationales affecte la France comme le reste du globe) et très durable (ralentissement du Baby Boom donc de la demande, amenuisement des ressources naturelles et nouvelle perception par les citoyens des défauts de la "société de consommation" et de ses conséquences environnsmentales (un écologiste est candidat aux élections de 1974 : René Dumont).



La réaction "apparente" des autorités françaises est politique : invention du slogan "La France n'a pas de pétrole, mais elle a des idées" et  sociétale  (appel à la réduction volontaire des consommations par l'abaissement des limites de circulation routière - disposition encouragée par Bison Fûté, censé prévenir les bouchons et améliorer la sécurité des automobilistes, la réduction du chauffage - l'état va jusqu'à s'infliger des amendes ! et éducation à de nouveaux comportements tels que la rénovation des "passoires énergétiques" - dans le cadre d'une "chasse aux gaspis" très médiatique : un petit bonhomme avec un entonnoir sur la tête est lancé en 1979, il exhorte par exemple les conducteurs à éviter de freiner et accélérer sans motif).

1973 : la crise du pétrole d'après la télévision française
(entre rationnement et "limitation volontaire" de la consommation)




C La poursuite de la modernisation
L'industrie française est bousculée. Elle  s'adapte au nouveau contexte en réduisant ses consommations et ses coûts. C'est notamment le cas de la filière automobile, poussée, au début de "la crise", à s'installer "en régions" : dans l'Ouest peu industrialisé (Rennes, Laval, Sandouville mais aussi Blanquefort) puis dans le Nord en reconversion (Douai, Valenciennes). ; les marques automobiles françaises conçoivent des moteurs plus efficaces et plus petits et parviennent à limiter le recul de leur part de marché (Peugeot : "un constructeur sort ses griffes") mais elles sont de plus en plus incitées à délocaliser (une tendance qui s'est encore accélérée ces trente dernières années : plus de voitures de marque française "made in Spain" que "made in France", aujourd'hui). Globalement, le marché de l'emploi reste déprimé (moins de créations que de besoins : pertes d'autres postes de travail et nouveaux entrants dont le profil d'employabilité ne correspond pas toujours à l'offre).
La France de Giscard décide de s'équiper d'un parc nucléaire sans équivalent ou presque dans le monde (seuls les États-Unis produisent plus d'électricité d'origine atomique, mais la France les devance au plan de la production par tête) et de créer un réseau de LGV. Dans ces domaines, comme dans l'aérospatiale et l'armement, le pays reste très performant durant les dernières décennies du XXème siècle. la France peine pourtant à s'affranchir de sa dépendance au pétrole (et à ses dérivés tels que le plastique) mais elle parvient à diversifier ses approvisionnements, pour les sécuriser (protectorat de fait sur le pétrole gabonais, participation des groupes Elf et Total à l'exploitation des gisements off shore de la Mer du Nord, grand intérêt pour les PNC - pétroles non conventionnels - en général, domaine où l'expertise des sociétés françaises spécialisées (forage, plateformes en mer, etc.) est très recherchée (en Russie, au Moyen-Orient, etc.).


TP12
POUR LE 14 MAI
Vérifiez la trace écrite voire recopiez-la

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Mardi 14 mai [8 h15 - 9 h 10]


I.2 L'arrivée à maturité des classes issues du "baby boom"

A Des mentalités nouvelles
L'environnement, l'émancipation des femmes (pilule remboursée en 1967, légalisation de l'IVG en 1974, divorce par consentement mutuel, accès massif au salariat) sont des préoccupations prégnantes. Le crise de 1968 marque l'apogée de la contestation contre les archaïsmes et l'affirmation d'un doute fondamental quant à la pertinence du modèle économique capitaliste et libéral (retour à la terre et antimilitarisme : Larzac). Mais, si la génération arrivée à l'âge adulte vers 1968 prend "le pouvoir" dans l'état et dans la société (au point que le sociologue Edgar Morin se demande si elle ne constitue pas une classe sociale tout autantqu'un groupe d'âges) les générations suivantes sont plus pessimistes et virulentes  (au phénomène Punk et "no future" vécu dans le monde anglo-saxon correspond une vague analogue en France, où la désillusion des jeunes nés en 1960 est chantée par la troupe de Starmania).


(notamment : une émancipation des Femmes, spectaculaire mais inachevée)
Lancement : deux images contradictoires de la femme (un catalogue de 1967, photographie de Noëlle Noblecourt, licienciée en 1964 par l'ORTF) ; la révélation des paradoxes du progrès de la "condition féminine"

une émancipation légale, économique, morale et culturelle ("révolution sexuelle") mais inachevée : notamment du fait de la sous-rémunération des femmes en raison de la pratique sytématique du temps partiel qui leur est imposée et/ou au prétexte de carrières "interrompues" (le revenu des épouses de la classe moyenne supérieure étant même qualifié longtemps de "salaire d'appoint")  mais aussi du fait de la prétendue "perte de prestige" et, trop souvent, de pouvoir d'achat ! des professions massivement féminisées ; ces questions ne commençant à être vraiment prises en compte par les autorités et l'opinion qu'au XXIème siècle)

v


B Une société de consommation inégalitaire critiquée dès 1972 par le programme commun de l'union de la gauche
Mitterrand, ministre du général de Gaulle à la Libération et chef d'un petit parti de centre-gauche dans les années 50 (la FGDS) refonde le parti socialiste en 1971 (Congrès d'Épinay) en proposant un programme anticapitaliste compatible avec les visées du PCF, parti qui l'avait soutenu en 1965 (par crainte de faire un score ridicule en soutenant l'un de ses propres membres) en tant que candidat de la Gauche contre de Gaulle, mis en ballotage à la surprise générale. Des nationalisations sont annoncées en cas de victoire, ainsi qu'un virage écologiste et des réformes sociales.

"Le monopole du coeur" 1974




C - L'échec de VGE et l'alternance de 1981

Centriste ayant participé au gouvernement du général de Gaulle et  leader au parlement  des "républicains indépendants" Giscard se présente à l'élection présidentielle de 1974 contre le candidat gaulliste Chaban-Delmas. Il s'impose de justesse au second tour face au candidat de la Gauche unie (alliance PS-PSC- Radicaux) François Mitterrand et crée une nouvelle force politique : l'UDF (qui forme dès lors l'une des quatre grandes forces politiques nationales à côté des Gaullistes, et, face à eux, des Socialistes et des Communistes).

Giscard entend moderniser la société française et, comme ses grands rivaux Chirac et Miterrand, est favorable à la légalisation de l'avortement (réforme qu'il confie à Simone Veil en 74) et à l'abaissement de l'âge de la majorité. Il est sensible, également, aux problèmes environnementaux et se pose en "homme de coeur". Il gagne contre le candidat de l'Union de la Gauche, ringardisé du fait de son âge et de sa difficulté à "crever l'écran". Mais les manières "monarchiques" de Giscard et ses relations avec certains leaders africains inféquentables (notamment Bokassa) indisposent l'opinion de gauche. Surtout, son alliance avec Jacques Chirac tourne court. Ayant "trahi" Chaban (pourtant gaulliste "hstorique") en appelant à voter Giscard en 1974, Jacques Chirac est en effet devenu le Premier Ministre de VGE mais il ne s'entend guère avec le chef de l'État, auquel il voudrait imposer une politique copiée sur celle des travaillistes britanniques (relance de la consommation). Sa  démission fracassante, en 1976, fragilise Giscard, d'autant que Chirac fonde le RPR (nouveau nom du parti gaulliste) et remporte les élections municipales à Paris en 1977, avec, pour objectif, de se présenter en 81 contre le Président sortant.

Éliminé dès le premier tour en 1981, Jacques Chirac ne soutient alors que très mollement VGE, cette fois battu par le candidat socialiste, qui a mené campagne avec les conseils de publicitaires et d'hommes issus des médias : c'est "le changement". La Vème République prouve qu'elle n'est pas (seulement) un régime d'exception conçu pour faire face à l'instabilité politique créée par la guerre d'Algérie ("un coup d'état permanent" selon les mots de Mitterrand, qui s'accommode pourtant de la constitution telle qu'elle est une fois élu et ne tente pas de la changer) mais qu'elle peut survivre à un changement de majorité et permettre à un gouvernemetn issu de la Gauche de durer. Cependant, les réformes d'inspiration marxiste ou humanistes de 1981-1982 (nationalisations, abolition de la peine de mort, décentralisation, loi Aubry renforçant les droits des travailleurs, abaissement de l'âge de départ à la retraite à 60 ans) sont vite suivies d'une pause, les déficits filant et le Franc étant attaqué. Pierre Mauroy, premier ministre issu du mouvement syndical et marqué à gauche, doit prendre le tournant "de la rigueur" et déçoit l'électorat populaire ; il est remplacé en 1984 par Laurent Fabius, plus jeune et plus réformiste, que le PCF préfère soutenir du bout des lèvres, sans participer à son gouvernement. L'inflation est jugulée sans que le mécontentement de l'opinion ne diminue beaucoup.



Jeudi 16 mai  [10 h 20 - 12 h 10]


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COURS SUIVANT

2.  Les alternances et l'essoufflement du système politique (1986-2002)

A - La première cohabitation ou le retour raté de Jacques Chirac à Matignon 1986 - 1988

Quelques événements assombrissent rapidement le bilan de Chirac, de retour à la tête du gouvernement en tant que chef des Droites ayant remporté l'élection législative de 1986, malgré un changement de scrutin qui, par l'effet de la proportionnelle, a permis d'élire quelques dizaines de députés du FN et débouché de justesse sur une majorité absolue : Loi Devaquet et mort de Malik Oussekine, maladresses des déclarations publiques du Premier Ministre, impopularité des privatisations (et de leurs "noyaux durs") mises en oeuvre par Balladur, tensions en Nouvelle-Calédonie (massacre d'Ouvea).

Alors que Matignon devait être "un tremplin" Chirac est dénoncé comme un trublion par le Président sortant, qui envoie un lettre aux français apaisante et incarne la "force tranquille" réélue en 1988.



B - La réélection de François Mitterrand et l'expérience "modérée" incarnée par Michel Rocard 1988 - 1991
Rocard et le gouvernement du centre (lois votées tantôt par le PS et le PCF, ou sinon par le PS et les modérés). Réconciliation et retour de la paix en Nouvelle-Calédonie grâce aux accords de Matigon, ratifiés par referendum en 1988 ; lancement d'une politique "d'intégration" des immigrés (inspiration états-unienne et renoncement implicite au modèle assimilationiste) mais annonce d'une fermeture relative aux migrations dont Rocard assure que la France, si "elle doit en prendre une part", ne paut accueillir toute "la misère du monde".; mais aussi : création du RMI (revenu minimum garanti à tous) et de la CSG, réflexion sur les retraites. Au total, c'est un succès devant l'opinion qui agace le Président, dont Rocard est un concurrent de longue date au sein de la mouvance socialiste (leader de la "deuxième gauche", évincé en 1991). Le Premier Ministre, dont le poste est convoité par "les éléphants" (personnalités influentes dirigeant le PS) se voit prier de donner sa démission.



C - Le premier effondrement du PS et sa conséquence : une seconde cohabitation pilotée par Edouard Balladur (1993-1995)
Edith Cresson puis Pierre Bérégovoy, désignés successivement par Mitterrand, au grand dam des poids lourds de la direction socialiste, jaloux, dirigent des gouvernements impopulaires tandis que le PS s'effondre (déroute aux européennes de 1994 avec 14,5% des voix , conduisant à la démission du premier secrétaire depuis 1991, Michel Rocard) l'élection révélant la montée d'un euroscepticisme français hostile au traité de Maastricht, accepté de justesse en 1992, et la division des Socialistes (qui ont parfois voté pour la liste radicale emmenée par Bernard Tapie et partagé entre partisans de Jospin et Fabius qui se disputent le leadership).

Des scandales éclaboussent le pouvoir socialiste et permettent à la Droite ("Union pour la France" de Chirac) d'écraser ses adversaires avec 42 % des voix au premier tour des Législatives de 1993! Mais Chirac (pas plus que Giscard) n'entrent dans le gouvernement, dont la direction est confiée à leur "lieutenant" Édouard Balladur, lequel même une politique libérale assez classique (lancement d'un grand emprunt, diminution de l'impôt sur le revenu) et gagne en popularité auprès des sympathisants et figures de Droite (il reçoit le soutien de l'ambitieux Nicolas Sarkozy) tout en gagnant une stature internationale du fait de la maladie subie par Miterrand, lequel il a l'habileté de ménager.

Encouragé par les sondages, Balladur décide de se porter candidat à l'Élysée, avec, notamment, le soutien de beaucoup de membres de l'UDF,  et contre l'ambition de son "ami de Trente ans" et mentor Jacques Chirac. La campagne de ce dernier est cependant très réussie, de même  que celle de Lionel Jospin, au point que le candidat Socialiste est au second tour (battu mais avec 47% des voix, score honorable) alors que les médias  attendaient un duel entre Chirac et Balladur, en réalité écarté d'emblée.



D - Jacques Chirac Président : un premier mandat compliqué (marqué par une troisième cohabitation de 1997 à 2002, avec Lionel Jospin comme premier ministre)

La politique de Chirac et son premier ministre Alain Juppé est très impopulaire (notamment le CPI dit SMIC Jeunes) et contestée dans la rue tandis que les parlementaires - dont une partie est nostalgique de Balladur - la soutiennent trop mollement aux yeux du Président, qui décide de dissoudre en 1997. C'es tla gauche plurielle, fédérant autour de Lionel Jospin (PS) les communsites et les éclogistes, qui l'emportent et gouvernent cinq années durant.



3. Le choc de 2002 et ses conséquences

A - Un premier éverest pour la Droite extrême

Trop sûr de la qualité de son bilan et de la médiocrité de son adversaire, le Premier Ministre sortant mène un campagne trop terne et est écarté à l'issue du premier tour, à la surprise - une nouvelle fois - de la presse et de la plupart de sinstitus de sondage. Sont qualifés Chirac et  le leader de l'extrême-droite Jean-Marie Le Pen. Ce dernier, incapable de assembler, est écrasé au second tour du fait d'un ralliement massif de la Gauche au candidat de l'UMP (parti tout juste créé pour fédérer toutes les nuances de Droite).

B - Une consécration apparente pour Jacques Chirac

Élu avec 80% des voix, Chirac dispose en principe d'une très grande légitimité. Mais il ne cherche pas à bâtir une unité nationale ni même un front républicain et conduit une politique de baisse des impôts couplée au renforcement de la sécurité publique censée séduire son électorat traditionnel et faire d el'UMP une "machine à gagner". Les circonstances servent Sarkozy, d'abord très populaire ministre de l'Intérieur puis (à partir de 2004) nommé aux Finances, qui apparaît comme un rival du premier ministre en titre (J-P Raffarin puis D de Villepin) et même du Président, victime d'un AVC en 2005.

Il reste, notamment, de ce mandat controversé : un discours célèbre du Président au sommet de la Terre et l'intégration, dans la Constitution, d'une charte de l'environnement, l'opposition résolue de la France à la guerre en Irak voule par G. W. Bush et T. Blair qui lui vaut d'être critiquée et moquée (French Bashing) tandis que Chirac est victime d'une campagne de dénigrement de grande ampleur ("Chirac is a worm" titre le Sun) mais aussi le référendum sur la Constitution Européenne de 2005, perdu contre toute attente.



C - De premiers doutes sur la pertinence de la réforme constitutionnelle adoptée en 2000

Évoqué depuis 1973 (une proposition de Pomidour) et inscrit dans la loi dès 2000, le quinquennat (voulu par Jospin et Chirac) est mis en pratique à partir de 2002. Cette réduction du mandat présidentiel est destiné à diminuer la fréquence des situations de cohabitation, accusées de paralyser l'action gouvernementale et d'empêcher les grandes réformes "nécessaires". La désignation des députés devient partie d'une même séquence électorale associant la Présidentielle puis les Législatives, avec le risque d'affaiblir le Parlement (en fait : un autre risque s'est égalemetn concrétisé, déjouant les pronostics des partis ayant porté la réforme ; l'élection de 2022 montre en effet que le Président élu ou réélu peut perdre les Législatives subséquentes : E Macron ne dispose pas d'une majorité absolue, c'est la première fois dans l'Histoire).


D - Deux décennies d'incertitudes (2002-2022)


D1 Un déclassement : l'aggravation des difficultés économiques

D2 Du désordre : montée des tensions et épisodes terroristes, pandémie et guerres

D3 Faillite progressive des partis (L'UMP devenue LR et soutien de Nicolas Sarkozy de 2002 à 2007 est aujourd'hui en déconfiture, le PS de François Hollande investi de tous les pouvoirs en 2002 mais laminé en 2007 et très fabible et très divisé) au profit de figures dites charismatiques (Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon voire Marine Le Pen : le risque d'une dérive populiste).


Mitterrand : une carrière politique résumée en quatre affiches présidentielle



  
 










FIN DES COURS ET DE L'ANNÉE SCOLAIRE


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